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Twitter laisse libre cours aux publications des médias affiliés aux Etats russe et chinois

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Le réseau social ne bride plus la propagation des tweets des médias contrôlés par des pays. Estampillés “affiliés à un Etat”, ces comptes avaient vu leur portée limitée par Twitter.

Des informations dictées par des Etats, Twitter n’en voulait pas. Mais désormais, le réseau social laisse libre cours aux publications des médias affiliés aux Etats russe et chinois. C’est du moins ce qu’a pu observer le média américain Semafor. Il a constaté que le cartouche "Stay informed" (restez informé, en français) avait disparu. Il alertait jusqu’à présent d’un possible biais étatique d’une information.

Dès 2020, Twitter a créé son label "affilié à un Etat" pour identifier les comptes de média liés à un gouvernement. La diffusion de ces publications était alors limitée. Ainsi, les tweets en question ne pouvaient pas être recommandés ou amplifiés, provoquant une visibilité restreinte.

"Pour informer le public"

Si ces règles sont encore en vigueur aujourd’hui, les recherches de Semafor montrent qu’elles ne sont plus appliquées. Le site américain a par exemple pu trouver plusieurs journaux d’Etat russe ou chinois parmi les premiers résultats d’une recherche dans l’outil de la plateforme. Parmi eux figurent des médias tels que Izvestia, Xinhua ou People’s Daily, chacun arborant la mention "Affilié à un Etat".

Ces modifications peuvent être liées aux récentes déclarations d’Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter. Le milliardaire évoquait début mars que l’affiliation à un Etat pourrait ne pas se limiter au financement ou au contrôle éditorial d’un média.

"Si une entreprise se présente comme équilibrée, mais ne l’est pas, elle doit être étiquetée pour informer le public", écrivait-il sur Twitter.

Ce mercredi, la radio américaine a vivement protesté contre Twitter. La plateforme a appliqué un label “Affilié à l’Etat” au média. Or, la National Public Radio assure que sa rédaction est indépendante. Cette mention, qui la place au même rang que RT ou Sputnik, est “inacceptable" selon son PDG, John Lansing.

Pierre Monnier