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Qu'est-ce que le #NoTwitterDay, ce mouvement de boycott temporaire de Twitter?

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Un an après sa reprise par Elon Musk, Twitter est déserté ce vendredi 27 octobre. C'est du moins l'ambition du projet #NoTwitterDay, qui dénonce la haine et la désinformation présentes sur la plateforme.

Les habitudes ont été plus que chamboulées sur Twitter depuis un an. Désormais rebaptisée X, l'application fait les frais des envies de son nouveau propriétaire, Elon Musk. Mais pour marquer l'année du milliardaire aux commandes du réseau social, un mouvement de contestation a vu le jour: #NoTwitterDay.

Cette initiative a pour origine un collectif mené par trois figures de la lutte contre la désinformation: le maître de conférence à Paris Cité Tristan Mendès France, le journaliste Julien Pain et le directeur de Conspiracy Watch Rudy Reichstadt. Leur appel a fait l'objet d'une tribune dans le journal Le Monde.

L'objectif est de manifester contre la suppression de la quasi-totalité des équipes de modération. Les trois hommes pointent ainsi l'apparition sur la plateforme de messages à caractère haineux, de contenus pédopornographiques, d'apologie du terrorisme ou encore de désinformation.

"Le lieu de la post-vérité"

Surtout, ces discours contraires à la législation européenne sont portés par des utilisateurs payants du réseau social. Avec Twitter Blue, Elon Musk a introduit un outil permettant de garantir une meilleure visibilité contre paiement. Parmi les publications ayant fait l'objet d'un ajout de contexte au moyen des notes communautaires, la majorité sont liées à un compte qui arbore un badge bleu.

C'est pourquoi des personnes ont fait le choix de ne pas publier sur Twitter ce vendredi 27 octobre. Des politiques français ont même rejoint le mouvement, comme Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.

"La diffusion sans aucune modération de messages de haine et de fake news font de X le lieu privilégié de la post-vérité", explique une image publiée par Olivier Faure et tamponnée du logo du Parti socialiste.

Mais dans le même temps, une autre partie du réseau social a pris le contre-pied de l'opération. En réaction à cet appel au boycott, certains souhaitent valoriser la liberté d'expression totale dont fait preuve Twitter sous l'ère Elon Musk. C'est le cas de Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, qui invite à en faire la journée de la liberté d'expression.

Mais ce vendredi 27 octobre, une large partie des publications intégrant le mot-clé #NoTwitterDay et mises en avant par l'algorithme de Twitter contiennent des attaques à l'encontre des trois initiateurs du mouvement et de leur action contre la diffusion de fausses informations.

Selon les données d'outil de veille Visibrain, partagées avec Tech&Co, le mouvement #NoTwitterDay a été évoqué par 18.000 internautes depuis le 23 octobre, cumulant près de 100 millions d'impressions. La moitié des messages a toutefois été publiée ce 27 octobre.

Pierre Monnier