Deux heures de queue et une ovation: comment Nvidia est devenu la superstar du CES 2025

Depuis que Nvidia est devenue l'une des premières capitalisations boursières, plus personne n'ose se moquer. Il fut un temps, les conférences de Nvidia était vues avec un certain amusement, notamment à cause des pitreries de son PDG, Jensen Huang. Mais avec le temps et les avancées technologiques, les promesses d'une IA de plus en plus présente dans la vie des gens aussi, Nvidia a fait changer d'avis de nombreux sceptiques.
Sa traditionnelle conférence du CES, le plus grand salon dédié aux nouvelles technologies au monde, permet au groupe de dévoiler ses nouveaux modèles de cartes graphiques. C'était encore le cas pour l'édition 2025, avec les RTX 50 qui arriveront entre la fin du mois de janvier et février. Mais pour accéder à cette conférence, la foule était inhabituelle.
Le CES doit-il remercier Nvidia?
Plus de deux heures d'attente, une queue s'étendant sur plusieurs centaines de mètres, une ambiance survoltée et une salle géante... Nvidia a bien compris qu'il est désormais seul en scène pour tenter d'attirer l'attention sur le CES. Car le salon situé à Las Vegas a de moins en moins de légitimité avec les années, la faute à l'absence de grands noms de l'industrie, comme Apple. L'entreprise dirigée par Tim Cook avait même tenté de court-circuité l'événement en janvier 2024 avec le Vision Pro.
Pourtant, Nvidia n'est pas la seule marque à réaliser des conférences. Mais force est de constater qu'elle est la seule entreprise, cette année, a véritablement créer une certaine attente.
Les dizaines de milliards engrangés par Nvidia grâce à son omniprésence dans l'IA a ainsi créé une situation perturbante: son grand patron et ses actions sont désormais scrutés de près.
Même AMD, pourtant présent dans l'IA, ne suscite que peu d'intérêt. Personne n'a non plus retenu les annonces d'Intel en la matière.
Nvidia a toutefois un avantage bien chauvin: c'est une entreprise américaine, en réussite. Alors forcément, journalistes, entrepreneurs, influenceurs et investisseurs se pressent devant les portes d'une conférence qui a permis, mine de rien, de remettre un coup de projecteur sur le salon.
Mais les cycles technologiques sont ainsi. Le règne de Nvidia sur le CES pourrait ne pas durer. Les performances en bourse diront beaucoup du succès à venir de l'entreprise, qui, rappelons-le, ne possède aucune usine. D'autant que les doutes restent permis sur la capacité de Nvidia à prévoir la prochaine avancée du secteur.
Un combat qui ne fait que commencer
Il a montré il y a quelques années que de se préparer pour l'intelligence générative n'était pas une si mauvaise idée, et ce, contre vents et marées. En sera-t-il de même la prochaine fois?
La réponse à cette question n'est pas aussi évidente. Pour autant, on sent bien que Nvidia est conscient que ses clients actuels cherchent à se débarrasser de leur dépendance sur les puces dédiées à l'IA. Qu'à cela ne tienne: Nvidia multiplie les propositions pour montrer qu'il compte bien rester incontournable. Cela se traduit par exemple par l'arrivée d'un "ordinateur" auprès du grand public qui permettra de disposer d'une IA générative à la maison, sans passer par Google ou OpenAI. Mais c'est aussi par la robotique que passera peut-être la prochaine grande étape.
La volonté de Jensen Huang est de faire de Nvidia l'acteur inévitable dans ce domaine, notamment en créant des environnements simulés qui permettront à des robots d'utiliser la plupart des modèles de langage.
En affichant fièrement l'IA dans son plus récent slogan ("Powering Advanced AI"), Nvidia a convaincu bien au-delà des investisseurs. Le combat a été de longue haleine, il ne fait pourtant que commencer, avec le CES comme véritable top départ éternel.