Huawei: Macron refuse de rejoindre Trump dans une "une guerre technologique"

Pour Emmanuel Macron, "la France et l'Europe sont pragmatiques et réalistes". "Nous voulons développer l'emploi, les affaires, l'innovation. Nous croyons à la coopération et au multilatéralisme" - SAUL LOEB / AFP
La guerre que mènent les Etats-Unis contre les entreprises technologiques chinoises, notamment Huawei, n'est pas celle de la France ni de l'Europe. C'est le message envoyé au président américain par Emmanuel Macron ce jeudi lors de l'inauguration du salon VivaTech à Paris.
S'exprimant en anglais, le président français a jugé qu'il n'est "pas approprié" de "lancer maintenant une guerre technologique ou une guerre commerciale vis-à-vis de quelque pays que ce soit".
Pour Emmanuel Macron, une position anti-Huawei comme celle qu'adoptent les Etats-Unis n'est "premièrement pas le meilleur moyen de défendre votre sécurité nationale". Il poursuit: "deuxièmement, ce n'est pas le meilleur moyen de développer votre propre écosystème, et avoir un monde de coopération et baisser les tensions".
Un espion potentiel à la solde de Pékin
"Notre perspective n'est pas de bloquer Huawei ou toute autre entreprise mais de préserver notre sécurité nationale et la souveraineté européenne", a insisté Emmanuel Macron. Il a souligné que "la France et l'Europe sont pragmatiques et réalistes". "Nous voulons développer l'emploi, les affaires, l'innovation", ajoutant que "en même temps, pour la 5G, nous faisons très attention à l'accès aux technologies coeur de réseau pour préserver notre sécurité nationale", a-t-il assuré.
Depuis plusieurs mois, le dossier Huawei est devenu un problème géostratégique mondial. Accusé par les Américains d'être un espion potentiel à la solde de Pékin, les technologies du spécialiste des infrastructures télécoms, l'un des plus en avance en matière de 5G, sont perçus avec défiance par les services de renseignements de nombreux pays du monde.
Mercredi 15 mai, le président des États-Unis a signé un décret interdisant aux opérateurs télécoms américains de se fournir auprès d'entreprises étrangères, excluant de fait le chinois Huawei. Pékin a dénoncé un abus de pouvoir.