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Concurrent à Capcut, meilleure rémunération... Les offensives de Meta pour séduire les créateurs de contenus

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Meta surfe sur les incertitudes autour de l'avenir de Tiktok sur le sol américain pour attirer les utilisateurs. L'entreprise va lancer un nouveau programme de rémunération pour les influenceurs. À la clé: des bonus allant jusqu'à 5.000 dollars.

Le malheur des uns peut faire les affaires des autres. Ce lundi 20 janvier, Donald Trump a signé un décret ordonnant à son gouvernement de suspendre pour 75 jours l’application. Avec un objectif: trouver une solution à son interdiction sur le sol américain, entrée en vigueur le 19 janvier dernier.

Si en attendant, l'application de vidéos courtes est à nouveau accessible aux États-Unis, l'avenir de Tiktok de l'autre côté de l'Atlantique est encore incertain. Un flou qui inquiète plus d'un créateur de contenus, qui ont fait du réseau social leur gagne-pain. Une partie d'entre eux envisage d'ailleurs de migrer vers une autre plateforme.

Attirer les créateurs de contenus

Et ça, Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) l'a bien compris. La plateforme espère capter une partie des créateurs de contenus américains et donc, des utilisateurs, qui désertent l'application de vidéos courtes.

Depuis quelques jours, le groupe multiplie donc les offensives de charme pour séduire les vidéastes et les inciter à rejoindre ses plateformes. Comme le rapporte Business Insider, Meta va lancer un nouveau programme de rémunération pour les influenceurs américains. Baptisé "Breakthrough Bonus", il doit "aider les créateurs Tiktok éligibles à démarrer leur croissance sur nos applications", a déclaré un porte-parole du groupe au média.

Concrètement, l'entreprise va offrir aux créateurs de contenus "éligibles" des bonus allant jusqu'à 5.000 dollars. Pour cela, les vidéastes doivent partager au moins 20 Réels, ces vidéos dont le format s'inspire de Tiktok, sur Facebook et 10 Reels sur Instagram par mois. Le tout, pendant 90 jours.

Pour entrer dans le programme, les vidéastes devront remplir quelques conditions. Ils doivent être majeurs, être basés aux États-Unis, avoir une "présence existante sur une application sociale tierce" - comme Tiktok - et le mentionner dans l'application sur leur compte professionnel Instagram ou Facebook. Enfin, ils ne doivent pas participer à l'un des autres programmes de monétisation de Meta.

Rajeunir l'audience

En parallèle, le groupe a profité de l’interdiction de Capcut, développée par Bytedance, la maison mère de Tiktok, pour annoncer l'arrivée de son concurrent direct. Baptisée Edits, l'application permet de réaliser des montages vidéo et des retouches photo.

Une énième tentative pour Meta, donc, de prendre l'avantage sur Tiktok. Car depuis plusieurs mois, l'entreprise tente désespérément de rajeunir son audience en s'inspirant de la concurrence. En moyenne, les utilisateurs d'Instagram ont entre 18 et 34 ans. Sur Tiktok, les internautes sont plus jeunes. Ils ont entre 18 et 24 ans.

Et Meta n'est pas le seul à adopter cette stratégie. À quelques heures d'intervalle, Bluesky et X ont annoncé des nouveautés concernant les vidéos sur leurs plateformes. Le 20 janvier, X a lancé un nouveau flux vertical, uniquement aux États-Unis. Un nouvel onglet qui ressemble étrangement à celui de Tiktok. Bluesky a également développé son propre flux vidéo. Là encore, la fonctionnalité est entièrement dédiée aux vidéos verticales.

Salomé Ferraris