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Cybersécurité

"Une menace prise très au sérieux": Atos enquête sur une possible nouvelle cyberattaque

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En grande difficulté financière, le géant Atos pourrait avoir été victime d'une cyberattaque, dont les données seraient publiées dans une dizaine de jours.

L'heure tourne pour Atos. Ce samedi 28 décembre 2024, le géant français spécialiste des technologies, qui a notamment œuvré au bon fonctionnement des Jeux olympiques de Paris 2024, pourrait avoir été victime d'une cyberattaque.

C'est en tout cas ce qu'affirme un groupe de hackers baptisé Space Bears, qui explique avoir "compromis une base de données d'Atos". Il donne par ailleurs un délai d'une dizaine de jours avant de publier le résultat de son méfait, selon le compte spécialisé FalconFeeds. Space Bears est bien connu des victimes d'attaques de type rançongiciel. Concrètement, cela consiste à empêcher l'accès à la machine infectée, puis à chiffrer les données volées pour réclamer de l'argent en l'échange de leur rétablissement.

"Aucun signe de compromission" à ce stade

Pour Atos, qui indique enquêter sur le sujet, il n'y a pour l'instant "aucun signe de compromission ou de rançongiciel affectant les systèmes Atos/Eviden", et ce, dans l'ensemble des pays où opère l'entreprise.

Il s'agit néanmoins de résultats liés à une première investigation. Atos explique prendre "très au sérieux" la menace de Space Bears, promettant de communiquer sur le sujet au fil de ses avancées.

Ce n'est pas la première fois qu'Atos est victime d'un rançongiciel. En mars 2023, c'est le groupe Clop qui avait volé des données jugées sensibles en utilisant une faille dans une application de transfert de fichiers. Une nouvelle attaque pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l'entreprise française, déjà empêtrée dans de très graves problèmes financiers. L'État est ainsi monté au créneau à la fin du mois de novembre pour racheter ses supercalculateurs qui regroupent plus de 2.500 salariés.

Atos a un rôle prépondérant dans la défense française, notamment dans le système interne du Rafale ou celui de la dissuasion nucléaire.

Si l'attaque se confirme, elle viendrait clôturer une année noire pour plusieurs entreprises françaises. Rien qu'en 2024, il a fallu faire face à des cyberattaques chez Free Mobile, Auchan, Picard, mais également France Travail.

Sylvain Trinel