iPhone: Apple annonce (à regret) l'arrivée de magasins d'applications "non officiels"

"La porte est ouverte, mais ne la franchissez pas". C'est en substance le discours d'Apple, dans un communiqué de presse diffusé ce 25 janvier 2024. Le 6 mars prochain, le DMA, un règlement européen destiné à défendre la concurrence, entrera en vigueur.
Dans l'Union européenne, et en tant que géant du numérique, Apple fera face à de nouvelles contraintes. La principale d'entre elles: mettre fin au monopole de son App Store, et laisser la place - comme c'est déjà le cas sur Android - à des magasins d'applications alternatifs.
"Nouvelles voies aux virus, fraudes et arnaques"
Une évolution qui sera matérialisée dans la version 17.4 d'iOS, déployée dans les prochaines semaines, avec - uniquement pour les utilisateurs européens - la possibilité pour n'importe quelle entreprise de créer un magasin d'application tiers. Si des géants comme Amazon, Google, Microsoft ou Meta sont suivis de près, aucun n'a pour l'heure annoncé une telle initiative.
Ces nouveaux magasins d'application "ouvrent de nouvelles voies aux virus, fraudes et arnaques, aux contenus illicites et violents, ainsi qu'à d'autres menaces liées à la vie privée et à la sécurité" dénonce Apple dans son communiqué de presse.
Pour tenter de limiter les risques pesant sur l'utilisateur, Apple dévoile un nouveau processus de vérification des applications distribuées sur les magasins d'applications tiers. Des vérifications plus sommaires que sur l'App Store officiel, mais qui visent à éloigner certains des risques les plus élémentaires liés au téléchargement d'une application.
"Les évolutions que nous annonçons aujourd'hui visent à se conformer aux obligations du DMA, ainsi qu'à protéger les utilisateurs européens des menaces inévitables que cette régulation apporte en matière de confidentialité et de sécurité" regrette Phil Schiller, en charge de l'App Store chez Apple.
Comme le détaille Apple dans sa documentation dédiée aux développeurs, certains paramètres seront ainsi vérifiés, y compris si l'application est distribuée sur un magasin d'applications alternatif: la nature du développeur, l'absence de contenu dangereux, de virus, ou la transmission de données personnelles sans l'accord de l’utilisateur. Des détails qui apparaîtront au sein des différents magasins d'applications.
"Apple a toutefois une possibilité moindre de gérer d'autres risques" avertit malgré tout l'entreprise, concernant les applications distribuées sur les magasins d'applications tiers. Elle cite des risques d'arnaques ou de présence de contenus illégaux ou violents.
Paiements extérieurs et NFC
En plus de ces mesures liées à l'arrivée de magasins d'applications alternatif, Apple intègre d'autres obligations du DMA. Les développeurs d'applications pourront ainsi rediriger les utilisateurs via des liens en dehors de l'écosystème Apple pour effectuer des paiements. Y compris si l'utilisateur accède à l'application depuis l'App Store officiel.
Mais là encore, Apple fait tout pour décourager ses clients de cesser de passer par son App Store.
"Les utilisateurs pourraient être contraints de partager leurs informations bancaires avec des tiers, créant davantage d'opportunités pour des acteurs malveillants de dérober des informations financières sensibles" prévient l'entreprise.
Parmi les autres obligations du DMA figure l'ouverture du protocole NFC, qui permet notamment le paiement sans contact. Pour l'heure réservée à l'application d'Apple (Apple Pay), la fonction pourra désormais être utilisée par d'autres développeurs, à commencer par les applis bancaires.