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Université de Rouen: 57 enseignants déposent leur démission pour dénoncer des inégalités salariales

Les professeurs contestent contre les attributions de primes qui sont inégales entre les enseignants-chercheurs et les enseignants-agrégés.

Des lettres de démission à profusion. 57 enseignants agrégés de l'université de Rouen-Normandie ont officiellement remis leur démission, chacun leur tour, ce mardi après-midi. Ils protestent contre des inégalités dans les attributions de prime.

"Une injustice"

Par cet acte, les enseignants de l'université de Rouen ont ainsi voulu dénoncer des inégalités de primes attribuées aux enseignants-chercheurs et les enseignants non-chercheurs.

En effet, le nouveau régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (Ripec) est entré en vigueur au 1er janvier 2022. Il établit une refonte des primes accordées aux enseignants-chercheurs, qui verront leur montant revalorisé, établissant une différence de traitement avec les autres enseignants recrutés par l'Éducation nationale (qui n'ont aucune obligation de recherche). Selon le collectif inter-universitaire 384, ces derniers "sont les grands oubliés de cette amélioration des rémunérations et des carrières" du Ripec.

"Ce qu'on veut, c'est que le ministère entende cette injustice", explique Frédéric Desaint, enseignant agrégé à l'IUT de Rouen et membre du collectif national 384.

"Ce n'est pas normal que des enseignants qui travaillent ensemble depuis 30 ans, avec la même prime, et d'un seul coup, la prime diminue de moitié", déplore le professeur à BFM Normandie.

Une démission pour la rentrée de septembre

Avant la remise des lettres de démission, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'enceinte de l'établissement. Outre les enseignants, des étudiants sont venus soutenir leurs professeurs. Ils s'inquiètent aussi pour la rentrée prochaine.

"On comprend qu'ils ne soient pas contents, qu'ils soient énervés. On est là pour les soutenir, pour les pousser à ce qu'ils restent avec nous car on a besoin d'eux", indique Eliott, étudiant en licence Staps à Rouen.

"Ce qui se passe n'est pas acceptable. Leur démission de leur fonction administrative impacte les conditions d'étude et menace la rentrée", alerte Lily, vice-présidente à l'Association Nationale des Etudiants en Staps.

De son côté, le président de l'université souhaite "affirmer [son] soutien à ces personnels qui sont fondamentaux pour le bon fonctionnement pour l'établissement".

Leur démission doit prendre effet pour la rentrée de septembre. Les enseignants espèrent obtenir gain de cause d'ici là.

Mathilde Calloc'h avec Juliette Vignaud