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"Un projet d'intérêt national majeur": le ministre des Transports rassure sur la ligne nouvelle Paris-Normandie

Le ministre des Transports Philippe Tabarot, à l'Assemblée nationale, le 17 juin 2025.

Le ministre des Transports Philippe Tabarot, à l'Assemblée nationale, le 17 juin 2025. - ALAIN JOCARD / AFP

Après une vague d'inquiétudes quant au maintien du projet de la ligne nouvelle Paris-Normandie, le ministre des Transports Philippe Tabarot l'assure: le dossier est loin d'être abandonné.

Philippe Tabarot rassure la Normandie. Après la validation d'un schéma régional des infrastructures de l'Île-de-France par le Conseil d'État qui ne contient aucune trace de la ligne nouvelle Paris-Normandie, les Normands étaient inquiets, craignant par conséquent l'abandon d'un projet très attendu de leur côté de la Seine.

Pourtant, si le projet a des difficultés à se mettre en place notamment en raison de réticences côté francilien, le ministre des Transports l'assure: rien n'est abandonné.

"La ligne nouvelle Paris-Normandie demeure un projet d'intérêt national majeur, je le réaffirme", a-t-il déclaré ce mardi 17 juin devant l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement.

"Elle répondra à un besoin croissant de mobilités entre Paris, l'Île-de-France, la Normandie et le long de la vallée de la Seine", a-t-il continué.

Aujourd'hui sans ligne à grande vitesse, les Normands attendent beaucoup de cette ligne ferroviaire qui se voudra mixte, où circuleront TGV et TER. Un moyen d'améliorer la régularité des trains, la rapidité des liaisons ferroviaires et la capacité de voyageurs transportés.

"Un nouveau départ"

Toutefois, le gouvernement veut changer d'approche, avec une nouvelle méthode et une nouvelle gouvernance, "après les difficultés rencontrées lors de la concertation du printemps dernier".

Ainsi, un nouveau préfet délégué interministériel pour la vallée de la Seine a été nommé: Serge Castel. "Le premier jalon de cette nouvelle approche", assure Philippe Tabarot.

"Il est pleinement à sa tâche et a d'ores et déjà rencontré l'ensemble des élus concernés", explique ce dernier devant les députés. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, a lui-même déclaré sur BFM Normandie s'être entretenu avec le préfet qui lui a confirmé l'organisation d'un comité de pilotage du projet réunissant tous les élus, le 1er juillet.

Une rencontre avec les représentants des deux régions qui sera présidée par Philippe Tabarot à Giverny. Sophie Primas, Valérie Pécresse, Édouard Philippe ainsi qu'Hervé Morin seront présents, liste le ministre des Transports.

"Un deuxième jalon de ce nouveau départ de la ligne Paris-Normandie, où il sera l'occasion de présenter les pistes envisagées en termes de gouvernance et de méthode pour redonner au projet un sens qui soit commun et partagé."

En cas d'un désaccord toujours persistant de la "droite francilienne", Nicolas Mayer-Rossignol estime que le gouvernement devra trancher. Et aujourd'hui, l'État semble pleinement engagé dans le projet.

Un projet sur les rails depuis 2009

Le projet de la ligne nouvelle Paris-Normandie a été annoncé pour la première fois en 2009 par le président de l'époque Nicolas Sarkozy. Une phase d'études a déjà été menée de 2014 à 2017, suivie d'une feuille de route fixée en 2020. Mais il patine, notamment en raison de la région Île-de-France, fermement opposée à un projet qu'elle qualifie d'"aberration économique".

Une région présidée par Valérie Pécresse, membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy lors de la présentation du projet dit "LNPN".

La région estimait en 2024 le coût du projet à 11,5 milliards d'euros. La ligne ferroviaire vise à réduire les temps de trajet entre Paris et Rouen ou encore Paris et Le Havre, le tout en désengorgeant les voies ferrées aux abords de Paris.

Il vise à aménager le réseau existant, complété par la construction de tronçons nouveaux sur certaines sections, dont la construction est prévue à l'horizon 2035-2040.

Marie-Charlotte Nouvellon, avec Juliette Moreau Alvarez