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"Un labyrinthe construit autour de lui": Compiègne, Rouen... La cavale de Mohamed Amra se précise

Le trafiquant de drogue français Mohamed Amra est escorté par des policiers à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, près de Bucarest, en Roumanie, le 25 février 2025, où il a été placé dans un avion en vue d'être extradé vers la France.

Le trafiquant de drogue français Mohamed Amra est escorté par des policiers à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, près de Bucarest, en Roumanie, le 25 février 2025, où il a été placé dans un avion en vue d'être extradé vers la France. - Octav Ganea / AFP

Les zones d'ombre qui planent sur l'évasion et la cavale de Mohamed Amra s'éclaircissent peu à peu grâce à l'enquête, depuis son arrestation le 22 février dernier. Le fugitif est passé par Compiègne puis Rouen avant d'atteindre la Roumanie.

Depuis l'arrestation de Mohamed Amra, le 22 février dernier en Roumanie, l'enquête sur son évasion qui avait causé la mort de deux agents pénitentiaires, suit son cours. Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, a donné plusieurs indications sur les conditions de sa cavale, ce mercredi 5 mars, sur France 2.

Compiègne puis Rouen

La procureure confirme que l'évadé a été hébergé à Compiègne lors de sa cavale. "Est-ce qu'il est arrivé à Compiègne immédiatement après son évasion ou est-ce qu'il a eu un autre endroit de rebond avant?", s'interroge-t-elle, ajoutant que "la piste avant l'arrivée à Compiègne mérite d'être creusée". Après Compiègne, le fugitif s'est rendu à Rouen, poursuit Laure Beccuau.

Les perquisitions et interpellations menées depuis l'arrestation du narcotrafiquant ont permis des avancées. Lundi, huit nouvelles personnes ont été interpellées et "d'autres interpellations pourront intervenir", assure la procureure. "Les comparses de Mohamed Amra avaient finalement construit autour de lui un labyrinthe, les enquêteurs explorent petit à petit tous les chemins de ce labyrinthe", a-t-elle déclaré à Télématin.

Neuf mois d'enquête

Cette traque pour aboutir à arrestation a nécessité neuf mois d'enquête qui a "consisté à lancer un filet avec de grosses mailles pour ensuite resserrer les mailles petit à petit sur l'équipe qui a permis l'évasion de Mohamed Amra".

"Quand les premières personnes sont interpellées, nous découvrons, à l'occasion des perquisitions qui sont faites, de nouveaux éléments qui nous permettent de tirer de nouveaux fils."

Si la "plupart" des interpellés se sont murés dans le silence, "d'autres commencent à livrer un certain nombre d'explications qui là aussi mériteront d'être vérifiées", annonce la procureure.

"Amra en premier, les autres ensuite"

Lors de l'arrestation de Mohamed Amra, "on avait à peu près la certitude" de la temporalité de ses déplacements, assure Laure Beccuau. En février, l'homme ne se trouve "pas complètement" en Roumanie. "Il va y arriver très rapidement."

"À partir du moment où on a pu avoir la conviction que la manière avec laquelle on le pistait était la bonne et que c'était bien lui qui était derrière toutes les sonnettes qui carillonnaient, il a fallu savoir quand est-ce qu'on donnait le go de l'interpellation."

Comme stratégie d'enquête, les enquêteurs ont opté pour "Amra en premier, les autres ensuite". "Dès que cette interpellation a été connue, ce sont dans les 48 heures que des dizaines d'interpellations ont été déclenchéés", a souligné la procureure.

Le narcotrafiquant, Mohamed Amra, est convoqué, ce mercredi 5 mars, devant une commission de discipline de l'administration pénitentiaire pour son évasion en mai dernier, a appris BFMTV, auprès de son avocat, Lucas Montagnier. Il est actuellement incarcéré à la prison de Condé-sur-Sarthe.

Arthus Vaillant