Ni stock, ni patron, ni salaire: un supermarché fantôme à Dieppe, les salariés obligés de continuer à travailler

Le propriétaire d'un magasin Leader Price de Dieppe (Seine-Maritime) ne paie plus ses salariés et ses fournisseurs depuis le mois de février. Les rayons du magasin sont vides.

Une situation ubuesque pour le Leader Price de Dieppe (Seine-Maritime). Depuis plusieurs jours, les rayons du supermarché sont vides. "On n'a pas été livré depuis un mois, le magasin dépéri au fur et à mesure du temps", déplore Mélanie, salariée du magasin depuis 10 ans. Aux abonnés absents, le propriétaire ne paie plus ses fournisseurs, ni ses salariés depuis le mois de février. Une situation compliquée.

"C'est mettre des personnes dans la galère, on a tous des enfants et des factures à payer... Ça devient compliqué. Il ne faut pas que ça dure dans le temps", poursuit Mélanie.

Un repreneur recherché, une piste à l'étude

Les salariés continuent de travailler, car s'ils s'arrêtent, cela sera considéré comme un abandon de poste et ils perdront leurs droits. Ils ont beau avoir alerté leur patron, ce dernier ne donne plus aucunes nouvelles depuis quelque temps.

"Nous avons été rachetés en décembre par un patron, indique Manuela, adjointe au magasin. Il est venu il y a quinze jours, trois semaines. Je lui ai posé la question, il a dit que ça allait s'arranger, qu'il y allait avoir un repreneur, mais en fait, ce sont des mensonges", détaille Manuela, adjointe au magasin.

Selon un syndicat, de nombreux employés des magasins Leader Price sont dans la même situation.

"Quand le groupe Casino a cédé tous ces Leader Price en France, on s'est rendu compte que, de manière très étonnante, les actes de cession, parfois n'existent pas ou que les magasins ont été vendus pour un euro symbolique. Il y en a un peu partout, vraiment, dans toute la France", détaille Mathias Dupuis, secrétaire général de l'union locale de la CGT Dieppe.

Avec l'aide de la municipalité et de l'agglomération, les employés sont à la recherche d'un repreneur pour ce magasin. Une piste sérieuse serait à l'étude.

Valentin Longuet et Solenne Bertrand