Retraites: la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme "contrainte" d'arrêter son activité

Les salariés de la raffinerie Exxon-Mobil de Port-Jérôme, près du Havre, votent en faveur la grève contre la réforme des retraites, le 7 mars 2023. - Lou BENOIST © 2019 AFP
Une pénurie totale attendue. La raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine a drainé ses dernières réserves ce jeudi matin et est à sec depuis la nuit de jeudi à vendredi.
Il n'y a donc plus une goutte de pétrole brut dans la raffinerie, selon un courrier de la direction adressé aux salariés consulté par BFM Normandie, ce jeudi. "Nous regrettons d'être contraints d'arrêter nos unités", est-il indiqué.
La mise à l'arrêt de la raffinerie sera effective dès ce samedi et "prendra plusieurs jours". Cette cessation des activités implique un arrêt de dix jours "minimum" de la raffinerie, le temps de remettre en marche les machines. La phase complète de redémarrage peut prendre quant à elle plusieurs semaines.
Un prix lourd à payer, puisque la raffinerie représente à elle seule 20% de la capacité de raffinage française.
"La remise en service sera engagée dès que les approvisionnements stables, depuis le terminal du Havre, pourront reprendre et que le mouvement de grève aujourd’hui suivi par une minorité de salariés de la plateforme aura cessé", conclut la direction dans son communiqué.
Des menaces de réquisitions à la CIM
Le secteur pétrolier autour du Havre est lourdement touché par les grèves. La menace de plusieurs réquisitions sur la Compagnie industrielle maritime, qui alimente en pétrole brut les raffineries, a aussi plané ce jeudi.
La raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher est elle aussi perturbée. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les grévistes ont refusé les propositions de la direction et ont reconduit leurs actions. Quatre salariés ont depuis été réquisitionnés pour reprendre l'activité du site.