"On n'est pas serein": des incendies en série d'hangars agricoles dans le Pays de Caux inquiètent les agriculteurs

Dans le Pays de Caux, un nouveau hangar agricole brûlé vient de s'ajouter aux neuf déjà partis en fumée ces deux dernières années. Ce 25 février, le bâtiment de la famille Maurouard, à Totes (Seine-Maritime) a été pris dans d'impressionnantes flammes, avant de disparaître en fumée. Pour chacun des incendies, la gendarmerie privilégie la piste criminelle mais aucun suspect n'a été arrêté.
"J'ai réussi à m'approcher du bâtiment, il ne faisait pas encore trop chaud, on pouvait s'approcher autour des barrières. Les animaux n'ont demandé qu'une chose: sortir, Donc je n'ai pas eu de problème pour les sortir. Donc j'étais content parce que j'ai pu les sauver", raconte à BFM Normandie Jean-René Maurouard, agriculteur.
Son fils n'a pu qu'assister à la scène, impuissant. "On n'a plus rien pour travailler, on n'a plus d'outils de travail. On manquait déjà de place avant sur l'exploitation, là on n'a plus du tout de place. On ne peut plus abriter nos animaux, on ne peut pas travailler comme ça, on n'a pas de quoi ranger notre forage", déplore Baptiste Maurouard.
"On est un peu tous sur les nerfs"
Dans le Pays de Caux, les agriculteurs sont sur leurs gardes. "On n'est pas serein dans la campagne. On est un peu tous sur les nerfs, on ne dort pas tranquille", Jean-Baptiste Blondel, agriculteur à Saint-Mards. Lui aussi a été victime d'un incendie.
Jean-Benoît Albertini, préfet de la Seine-Maritime et de la région de Normandie, affirme que les patrouilles de surveillance ont été renforcées. "Vous pourrez constater que la présence de la gendarmerie est beaucoup plus visible, et va le rester évidemment pour prévenir la survenance d'actes de ce type qui ne sont absolument pas acceptables", assure-t-il.
Le casse-tête des assurances inquiète également les exploitants, comme le souligne député RN Robert Le Bourgeois. "Ce qui pend au nez des agriculteurs aujourd'hui, ce sont les résiliations d'assurances, parce que les assureurs, malheureusement, ne vont pas rester les bras croisés sans rien dire si ces incendies volontaires continuent dans la région", craint l'élu de la 10e circonscription de Seine-Maritime.
Le mois prochain, la Communauté de Communes Terroir de Caux organisera un moment d'échange et d'information entre les agriculteurs victimes et la gendarmerie, ainsi que la Chambre d'Agriculture.