"Pour un début de saison, elles sont pas mal": la pêche à la coquille Saint-Jacques officiellement ouverte

La saison de la pêche s'est ouverte ce 1er octobre et doit se poursuivre jusqu'en mai. Une saison qui s'annonce bonne, même si elle ne devrait pas atteindre le record de l'année dernière.

"C'est un moment exceptionnel." Depuis lundi minuit, la saison de la pêche à la coquille Saint-Jacques est officiellement ouverte sur le littoral normand et dans le Pas-de-Calais. Une saison pour laquelle les pêcheurs se sont longuement préparés.

Si la saison dernière avait battu tous les records, avec plus de 43.000 tonnes de coquilles Saint-Jacques pêchées entre octobre et mai, les attentes sont revues à la baisse cette année.

"Ça va être une saison un petit peu moins bien que l'année dernière, mais bon, ça va être convenable quand même", rassure Guillaume Joffin, patron-armateur du bateau le Cocody, dans le port de Dieppe (Seine-Maritime), au micro de BFM Normandie. "L'année dernière, c'était une année record. Grosse saison."

"Pour un début de saison, elles sont pas mal"

Star des repas notamment lors des fêtes de fin d'année, la coquille Saint-Jacques de 2023 s'annonce qualitative, d'une belle taille.

"Ni trop, ni trop peu", indique Pascal Simon. "Elles sont bien. Pour un début de saison, elles sont pas mal."

Stéphanie Cresson, coordinatrice du développement commercial chez Cofima, société de commerce de gros qui vend notamment les coquillages aux clients tels que les restaurants, se montre plus élogieuse.

"Une bien blanche, faiblement coraillée, mais c'est normal, puisqu'on est sur un début de saison", explique-t-elle à à BFM Grand Littoral. "La noix va prendre du corail au fur et à mesure de la saison, pour finir fortement coraillée en avril."

Un développement lié aux températures

Il y a une dizaine d'années, les ressources en coquilles Saint-Jacques s'étaient pourtant amenuisées. Des quotas avaient été mis en place pour encadrer les jours, horaires et quantité de coquilles prélevées. Une décision remise en question à l'époque, mais qui permet aujourd'hui aux pêcheurs de poursuivre leur activité.

"Aujourd'hui, c'est ce qui nous tient debout. Mais c'est vrai qu'on a râlé, parce qu'il y a eu des périodes difficiles, le temps de mettre tout ça en place", se souvient Pascal Simon. "Ça a été un travail extrêmement long. Aujourd'hui, on va dire qu'on récupère les fruits de tout le temps qu'on s'est privé."

D'autant plus que la reproduction des coquilles Saint-Jacques est favorisée par les changements de climats. "Pour la ponte, il faut un gros choc thermique. Et là, avec les températures qu'on a, elle arrive à pondre deux fois dans la même année, et ça prolifère. Entre ça, les quotas, les gestions, le temps de pêche... Tous les ans, on en laisse de plus en plus sur les fonds, et forcément, ça se reproduit", souligne Pascal Simon.

Une bonne nouvelle aussi pour les clients, puisqu'une offre importante signifie généralement une baisse des prix.

"L'idéal, pour avoir les meilleurs prix, c'est de les acheter à l'ouverture, comme cette semaine", explique Pascal Simon. "Chaque nouvelle zone qui nous ouvre, il y a de l'abondance, et chaque fois qu'il y a de l'abondance, il y a une chute des cours."

La saison de pêche doit se poursuivre jusqu'au printemps, pour une durée totale de sept mois et demi. En 2022, elle s'était achevée le 15 mai.

Robin Dussenne, Clément Kaminski, Cédric Faiche avec Laurène Rocheteau