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Le Havre: violentés par une patiente de l'hôpital psychiatrique, les soignants réclament son transfert

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Douze personnels soignants de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet au Havre sont à l'arrêt. Ils ont été victimes du comportement violent d'une patiente et réclament son transfert.

C'est la crise à l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre. Une patiente âgée d'une quarantaine d'année hospitalisée dans un des pavillons de l'établissement a blessé plusieurs personnels soignants. Fin septembre, neuf accidents de travail ont été recensés, tous causés par cette femme présentant des troubles psychotiques, en proie à des épisodes violents.

"Son état psychique fait qu'elle s'exprime par la violence et de nombreux collègues ont été fortement bousculés ou blessés. Il y a toujours les injures et les menaces de mort sur les agents. Elles peuvent faire partie du 'pack psychiatrie' mais on ne peut pas vivre ça au quotidien sur une patiente reconnue complexe", résume Yann Adreit, secrétaire départemental adjoint du syndicat Sud Santé Sociaux de la Seine-Maritime et de l'Eure au micro de BFM Normandie.

"Il faut que l'on ait un support des autorités politiques et administratives à lui apporter les meilleurs soins possibles", ajoute-t-il.

Le syndicaliste fait écho aux demandes du personnel de transférer la patiente dans une unité de soin pour malades difficiles. Or, ce type de requête peut être traité entre deux semaines et six mois.

Dégradation des soins apportés aux autres patients

En attendant, le service est contraint de s'organiser différemment. "Cette prise en charge fait que l'on compense et ça dégrade la prise en charge des autres patients qui ne peuvent pas avoir les soins dont ils pourraient bénéficier en temps normal", poursuit le syndicaliste qui reconnaît l'envoi périodique de quelques renforts jugés malgré tout insuffisants.

"ll ne faut pas oublier que les collègues ne sont généralement que cinq pour prendre en charge 40 patients, donc ces apports supplémentaires vont permettre de faire sortir un petit peu plus les soignants. Mais les collègues sont sur un état psychique dépassé avec une vraie peur viscérale de pouvoir reprendre".

Selon les informations recueillies par BFM Normandie, plusieurs plaintes ont été déposées par des médecins par rapport à cette situation. La direction de l'établissement assure qu'une demande d'admission dans des établissements disposant d'unités pour malades difficiles a été faite. L'hôpital a aussi fait appel à un deuxième médecin pour suivre la patiente. Un accompagnement médical et psychologique a été proposé au personnel de l'hôpital.

Paul Sabio avec Florent Bascoul