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La SNSM de la Manche reçoit un bateau flambant neuf mais à interdiction de l'utiliser

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Alors que la SNSM de la Manche a reçu un bateau flambant neuf pour remplacer son navire vieux de 35 ans, elle a interdiction de l'utiliser en mer en raison du manque d'un système anti-pollution. Pourtant, son ancien canot reste plus polluant que le nouveau.

En juin dernier, le centre de la SNSM de La Hague était ravi de recevoir son tout nouveau navire, après des années de construction. Mais désormais, les sauveteurs font grise mine: les affaires maritimes les empêchent d'utiliser leur nouvel équipement en raison d'une norme non-respectée.

Ils sont aujourd'hui contraints de continuer leurs actions avec leur ancien navire dans la Manche et la mer du Nord. Un paradoxe total pour le patron de la SNSM de La Hague Yoann Samson.

"On nous demande d'intervenir en mer avec un bateau qui est à bout de souffle, alors qu'on a un bateau flambant neuf et qui est largement supérieur à celui-ci", dénonce-t-il sur BFMTV.

Une situation dont sont confrontés d'autres centres de sauvetage de la SNSM à travers la France, comme l'a pointé Ouest-France. En cause: les navires ne sont pas équipés d'un système antipollution. De plus, les affaires maritimes ont également noté un problème de positionnement des radeaux de survie.

Les anciens bateaux plus polluants que les nouveaux

Une irrégularité qui n'est pas anodine: intégrer ce système antipollution, c'est ajouter 800 kg sur chaque navire pour un coût de 150.000 euros. Une règle complètement ubuesque pour la SNSM, étant donné leur équipement actuel.

"Entre un chalutier qui est à la mer tous les jours, 24 heures par jour et pratiquement 365 jours par an, et un canot qui fait 100 heures par an... Je pense qu'il faut savoir faire la part des choses", pointe du doigt Yoann Samson.

La SNSM a demandé une dérogation, refusée par les affaires maritimes. Alors, elle n'a aujourd'hui plus le choix. À Goury, les sorties en mer se font avec l'ancien bateau, vieux de 35 ans et plus polluant que le nouveau, ce qui rajoute de l'incompréhension au sein de l'équipe des sauveteurs en mer.

À La Hague, on ne comprend pas non plus le manque de confiance accordée à la SNSM de Goury. "On ne prend pas assez en compte tout ce qu'ils font, tout le bienfait qu'il y a derrière!", scande une habitante de La Hague. "Les principaux intéressés ce sont les sauveteurs et non les gens qui décident en haut lieu et qui ne savent pas ce qui se passe", ajoute un autre.

L'an dernier, 12.000 personnes ont été secourues au large par la SNSM.

Raphaël Redon, avec Juliette Moreau Alvarez