L'incendie de Grand-Couronne ravive les inquiétudes, trois ans après Lubrizol

Comme un air de déjà vu. Un important incendie, désormais circonscrit, s'est déclaré ce lundi dans un bâtiment industriel de Grand-Couronne, loué par Bolloré Logistics, contenant quelque 8000 batteries au lithium. Le sinistre, qui a provoqué un panache de fumée impressionnant, n'est pas sans rappeler l'incendie qui a touché l'usine de Lubrizol à Rouen, en septembre 2019.
Trois ans après cet incident, ce nouvel incendie à Grand-Couronne ravive les inquiétudes et les interrogations au sein de la population. Elle redoute d'éventuelles conséquences sur sa santé, bien que le site ne soit pas classé Seveso.
Le lithium, notamment, est au cœur des préoccupations en raison de sa toxicité élevée. "Une fois de plus, on connaît les déclarations des autorités, qui vont faire des mesures et assurer qu'il n'y a aucun risque pour la santé et l'environnement", cingle Christophe Holleville, porte-parole de l'Union des victimes de Lubrizol.
"Une chose est sûre, c'est que lorsque l'on voit le panache de fumée, on peut, sans trop s'avancer, dire qu'a priori il y a quand même pas mal de choses pas forcément géniales dans cet entrepôt", s'inquiète-t-il.
"Aucun besoin de protection des populations"
Pour l'heure, le préfet de Seine-Maritime a assuré que le SDIS avait réalisé des mesures de la qualité de l'air qui ne font apparaître "aucun besoin de protection des populations: l'extinction du foyer prendra plusieurs heures mais sous le panache de fumée il n'y a pas de danger, et pas d'inquiétude sur une pollution de la Seine."
Selon la préfecture, le seul risque chimique provient de la combustion du lithium qui peut dégager de l'acide fluorhydrique, uniquement dans le coeur du foyer", mais cette substance n'est "pas présente à l'extérieur du site"
Mais, pour Christophe Holleville, qui milite depuis trois ans pour un meilleur contrôle des sites industriels, "la population sera en droit, une fois de plus, de se poser des questions".