"Ils savaient où étaient les gros poissons": les pisciculteurs de l'Eure face aux vols de truites

En 2023, près d'une entreprise de pisciculture sur deux a été la cible de voleurs dans l'Eure. La truite attire les convoitises en raison d'un prix au kilo élevé.

Une équipe de cinq personnes avec des guetteurs et des voleurs équipés d'épuisettes pour dérober des centaines de kilos de truites. C'est la situation vécue par Corinne Sauvegrin, gérante d'une pisciculture à Bernay (Eure).

Jusqu'à 70 euros le kilo de truites

"Ils avaient très probablement fait du repérage avant de venir chez nous. Ils savaient exactement où se positionner et où aller pêcher les gros poissons", explique-t-elle au micro de BFMTV.

Si les vols se multiplient, c'est que le prix du kilo de truite à la revente peut atteindre 70 euros. "Ils ont passé l'épuisette et ont pêché les poissons (...) Ils sont repartis assez rapidement", poursuit Corinne Sauvegrin.

La piscicultrice s'inquiète aussi du risque d'introduction de maladie dans les bassins. "Ils s'introduisent avec du matériel qui a été sur d'autres sites (...) Alors que nous, notre filière est très organisée", ajoute-t-elle.

En décembre 2023, le sous-préfet de Bernay a réuni les pisciculteurs pour mettre en place des dispositifs afin de limiter les vols. "Soit par la mise en place de vidéo-protection donc il faut choisir les lieux d'implantation des caméras soit par la mise en place de barrière physique ou d'alarme", détaille Philippe Fournier-Montgieux, sous-préfet de Bernay.

Au total, dans l'Eure, plus d'un pisciculteur sur deux a été victime de vols au cours de l'année 2023.

Amaury Tremblay