Présentation aux juges, mise en examen... Ce qui attend Mohamed Amra à son arrivée en France

Après avoir quitté le centre de détention en Roumaine, Mohamed Amra va être remis à la France dans les prochaines heures, ce mardi 25 février. L'ex-fugitif a quitté la Roumanie par avion en direction d'un aéroport français peu avant 16 heures.
D'après les informations de BFM TV, Mohamed Amra est dans un avion appartenant à la République française. Il est escorté par des gendarmes d'élite du GIGN. Habitués à ces transferts à risques de détenus dangereux et médiatiques, ils ont notamment organisé les transferts de Salah Abdeslam et de Rédoine Faïd.
Les gendarmes d'élite sont venus le chercher en Roumanie et vont l'emmener "de l'avion jusqu'à son point de chute", indique une source proche du dossier.
Vers un placement à l'isolement
Entre-temps, il y aura au moins un arrêt pour voir deux juges. D'après nos informations, le narcotrafiquant sera, comme attendu, placé à l'isolement dans une prison.
Sitôt arrivé sur le sol français, le narcotrafiquant de 30 ans va être placé sous le régime de la rétention judiciaire, car il est visé par un mandat d'arrêt.
La rétention judiciaire ne peut pas aller au-delà des 24 heures. Mohamed Amra devra donc obligatoirement être présenté dans ce délai aux juges de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), pour un premier interrogatoire. Sa mise en examen pour évasion devrait ensuite être prononcée.
L'étape suivante sera sa présentation à un juge des libertés et de la détention qui tranchera sur son placement en détention provisoire. Une décision qui fait assez peu de doutes, au regard des faits qui lui sont reprochés.
Des déplacements ultra-sécurisés
Concernant son transfert devant le juge et étant donné la dangerosité de Mohamed Amra, plusieurs options sont sur la table pour ne pas risquer une nouvelle évasion. Ses déplacements seront nécessairement ultra-sécurisés.
Sa remise "se fera sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées", a indiqué ce mardi Laure Beccuau, procureure de Paris et de la Junalco. La magistrate, a insisté sur l'importance du "secret" dans cette enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée.
Il pourrait être pris en charge dès son arrivée à l'aéroport et passer la nuit dans les cellules de la police aux frontières avant d'être conduit ce jeudi 27 février au tribunal judiciaire afin qu'il soit mis en examen. Une autre option serait de le prendre en charge à son arrivée à l'aéroport et qu'il soit conduit sous escorte directement jusqu'au tribunal judiciaire. Il attendrait alors au dépôt du tribunal, avant de voir un juge.
Enfin, dernière option, il est pris en charge à son arrivée à l'aéroport et est conduit sous escorte à l'Office central de lutte contre le crime organisé de Nanterre. Ce serait donc les juges qui se déplaceraient jusqu'à lui, mais il faudra forcément le transférer ensuite au tribunal judiciaire.
Quel établissement pour l'accueillir?
L'entourage de Gérald Darmanin indique que le garde des Sceaux "a demandé que Mohamed Amra soit placé dans un quartier d’isolement, dans un établissement pénitentiaire présentant un très haut niveau de sécurité".
Ce sera toutefois au juge des libertés et de la détention de choisir le lieu de détention de Mohamed Amra.
L'évasion de Mohamed Amra s'était déroulée le 14 mai 2024, au niveau du péage d'Incarville dans l'Eure. Deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres blessés après l'attaque. Le détenu avait alors pris la fuite avec les assaillants.