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Mort du maire de Fresney: aveux, motif, arme du crime...ce qu'a dit le fils de l'élu aux enquêteurs

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Le fils de Didier Dessaint est passé aux aveux devant les enquêteurs. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour homicide sur ascendant.

Les circonstances de la mort du maire de Fresney (Eure) s'éclaircissent. Après la découverte du corps de Didier Dessaint enterré dans sa propriété, le procureur de la République d'Évreux a rapporté ce jeudi 6 mars devant la presse ce qu'a dit le fils de la victime, et principal suspect, aux enquêteurs lors de sa garde à vue.

Âgé de 28 ans, il a été interpellé par les forces de l'ordre lundi 3 mars devant son domicile, où il vivait avec son père. Un peu plus tôt dans la journée, celui-ci avait déclaré aux gendarmes ne plus avoir de nouvelles de son père depuis le 1er mars. Mais une personne se déclarant comme étant une "amie de la famille" a indiqué aux gendarmes avoir reçu un appel du fils pendant lequel il lui avait révélé avoir tué Didier Dessaint.

Entendu à deux reprises en garde à vue, l'homme a reconnu "sans difficulté avoir tué son père à son domicile" samedi 1er mars, indique le procureur. Il a désigné l'arme du crime, une massette, et emmené les enquêteurs dans un cabanon servant d'abri à des chèvres où il a dit avoir enterré le corps.

"En creusant à l'endroit indiqué, les gendarmes découvraient un corps partiellement dénudé face contre terre", explique Rémi Coutin.

Des propos "confus" sur les raisons de son acte

Le suspect a expliqué en garde à vue avoir porté un premier coup de massette sur le crâne de son père alors qu'il lui tournait le dos "dans le but de l'assommer", avant d'en porter d'autres "jusqu'à ce qu'il décède".

Il a ensuite expliqué avoir "nettoyé la scène" et emmené le corps dans le cabanon où il l'a enterré à l'aide d'une brouette. "Il a pris soin de prendre le véhicule de son père et de l'emmener dans un bois situé à 1,5km de leur domicile où il avait bandonné le véhicule dans le but de faire croire que son père était parti se promener et n'était pas revenu", poursuit le procureur.

Concernant les raisons de son acte, l'homme a tenu "des propos relativement confus". Mais il a tout de même émergé que "son père avait une relation depuis plusieurs années avec une jeune femme rencontrée en Thaïlande, qui venait régulièrement chez eux et avec laquelle il nourrissait peut-être le projet de se marier et que lui même en avait conçu une peur d'abandon" et qu'il s'agissait de "la motivation de son geste criminel".

Une information judiciaire ouverte

Le fils avait voulu évoquer ce sujet avec son père le samedi 1er mars lors du petit-déjeuner, mais devant le refus du maire, il est allé chercher la massette "dans le but de l'assommer".

L'autopsie menée mercredi 5 mars a permis de révéler que l'édile est mort après un traumatisme cervical. Des lésions ont aussi été constatées sur des zones de défense, comme les avant-bras.

Le suspect a été déféré devant le tribunal d'Evreux mercredi à l'issue de sa garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte à son encontre du chef d'homicide sur ascendant et il a été mis en examen du même chef d'accusation. Conformément aux réquisitions du parquet, il a été placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Emilie Roussey