Difficultés financières, émeutes... Un supermarché d'Évreux ferme définitivement ses portes

Pillé lors des émeutes, le supermarché avait estimé le montant des dégâts entre 200.000 et 250.000 euros. Les clients et salariés peinent à accepter la nouvelle de la fermeture.

C'est un coup dur, aussi bien pour les clients que pour les salariés: l'Intermarché du quartier de la Madeleine à Évreux fermera définitivement ses portes le mois prochain.

Déjà en difficulté financière, la situation s'est aggravée pour le magasin avec les émeutes survenues fin juin dernier, dont les dégâts étaient alors estimés entre 200.000 et 250.000 euros. Aujourd'hui, les clients habitués du supermarché acceptent difficilement la nouvelle.

"On est malheureux, parce qu'on a nos habitudes", déplore Arlette, cliente du magasin, au micro de BFM Normandie. "Ça a toujours été mon magasin. Je l'ai vu cramer, je l'ai vu construire, je l'ai vu brûler, je l'ai vu refaire... et là, je vais le voir fermer. Alors c'est dur pour moi."

"Je trouve ça inhumain"

D'autres s'inquiètent de ce que cette fermeture représente pour les clients âgés qui venaient y faire leurs courses.

"J'admets pas qu'il ferme", s'offusque Pierre, client de 72 ans. "Ils ne pensent même pas aux personnes âgées qui n'ont pas de voiture et qui ne savent pas comment ils vont faire leurs courses. Je trouve ça inhumain."

Mais la situation est également difficile pour les 46 salariés du magasin, qui vont se retrouver au chômage dans moins d'un mois.

Si Capucine, employée du supermarché, se rassure en se disant qu'elle réussira à retrouver rapidement du travail grâce à son jeune âge, elle s'inquiète pour certaines de ses collègues. "On va rebondir, comme d'habitude. (...) Mais les autres qui sont là depuis 30 ans, elles vont devenir quoi?"

Parmi les employés, "on se soutient"

Sur les portes à l'entrée du magasin, des affiches contestent la décision de fermer l'établissement. "Non à la fermeture de votre magasin, non au licenciement des salariés", peut-on lire en entrant dans le supermarché.

Les salariés sont pourtant résignés, même si la nouvelle reste difficile à digérer. "On essaie de garder un peu le moral, on se soutient", explique Angélique, employée dans cet Intermarché depuis cinq ans. "Nathalie, ça fait 27 ans, je crois, qu'elle est là. Donc ça fait drôle, au bout de tant d'années, se retrouver comme ça au chômage... On n'y croit pas."

La fermeture est pourtant bien réelle. Le supermarché baissera définitivement le rideau le 10 novembre prochain.

Tristan Gorgeret avec Laurène Rocheteau