Cherbourg-en-Cotentin: nuit de tensions après la mort d'un jeune de 19 ans, tué par le tir d'une policière

"La nuit fut courte." La nuit de lundi 10 à mardi 11 juin a été marquée par des tensions entre forces de l'ordre et jeunes dans le quartier des Provinces à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), après la mort de Sullivan, un jeune de 19 ans, tué par le tir d'une policière lundi.
"Ça va mal finir"
Quelques stigmates sont encore visibles ce mardi, comme les vitres éclatées des abris bus. Sur l'avenue de Normandie, qui traverse le quartier des Provinces, des barricades avaient été dressées par des jeunes issus du même quartier que Sullivan. Les premiers coups de mortiers ont été tirés vers minuit.
"Il y a eu des coups de feu et des mortiers. Je pensais qu'il y avait encore quelqu'un qui allait se faire tirer dessus. Ça va mal finir", témoigne un habitant auprès de BFM Normandie.
"Ça ne sert à rien parce que ce n'est pas rendu, on ne sait pas comment ça s'est passé et le matériel, c'est nous qui allons le payer. Ça ne sert à rien ce qu'ils font. Ça donnera peut-être encore des blessés", ajoute une autre.
La policière en garde à vue
Le jeune homme de 19 ans est mort alors qu'il tentait de fuir à pied un contrôle de police, rue Waldeck Rousseau. Après un refus d'obtempérer, les trois passagers d'un véhicule, dont la victime, ont pris la fuite à pied, a indiqué le procureur de la République de Cherbourg.
Un a été interpellé, l'autre s'est échappé tandis que Sullivan s'est retrouvé face à deux policiers en voulant s'échapper. Il a bousculé l'un des agents avant de prendre la fuite.
À ce moment-là, "le fonctionnaire a alors utilisé un pistolet à impulsion électrique. Concomitamment, un autre agent a fait usage de son arme à feu, le touchant mortellement au niveau de la poitrine", précise le procureur, Pierre-Yves Marot. La policière à l’origine du tir mortel a été placée en garde à vue pour homicide volontaire.
La famille appelle au calme
"Il y a eu un refus d'obtempérer, ils se sont éparpillés. Au lieu de juste de l'arrêter, ça lui a tiré dans le dos. Pour moi, ce n'est pas de la légitime défense à partir du moment où le petit part dans le sens opposé, ça y est l'histoire elle est fini", regrette un habitant auprès de BFM Normandie.
L'émotion est forte dans le quartier de Province, au lendemain de la mort de Sullivan. "On le connaissait depuis qu'il était tout petit, il n'a jamais eu de souci. Il disait tout le temps bonjour, un bon gamin", assure une riveraine.
Sur les réseaux sociaux, la famille de Sullivan a appelé les jeunes du quartier au calme.