"Ça devient difficile": au Havre, les urgences de l'hôpital saturent

Au Havre, la fermeture de trois services d'urgence a entraîné la saturation à l'hôpital Jacques Monod. Une situation de crise notamment pour le personnel soignant, désemparé.

Une situation de plus en plus tendue pour le groupe hospitalier du Havre (GHH). Les services de l'hôpital de Seine-Maritime sont surchargés, le GHH doit palier les fermetures fréquentes des urgences de Fécamp et de l'hôpital privé de l'Estuaire. Résultat, certains patients, comme Alexis, se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes.

"Les trois fois, j'ai été remis dehors en plein milieu de la nuit", raconte-t-il à BFM Normandie.

Il précise: "La toute première fois, il n'y avait pas de diagnostic établi, on ne savait pas ce que j'avais. J'ai vu une interne, elle m'a donné des antidouleurs et puis c'est tout, j'ai attendu peut-être quatre heures sur le brancard".

"Un désengagement honteux de certains"

Dans un communiqué, le groupe hospitalier du Havre salue "l'engagement sans faille" de ses professionnels de terrain. Il dénonce: "un désengagement honteux de certains", en se plaignant notamment d'être informé à la dernière minute des fermetures de service dans les autres hôpitaux du territoire.

"La direction est stupéfaite par le manque de responsabilité, les annonces tardives et cachées de certains acteurs majeurs du système de santé havrais", indique le groupe hospitalier.

Cette situation laisse le personnel de l'hôpital désemparé. "Il manque de tout et c'est de plus en plus difficile de soigner les gens comme on devrait les soigner", témoigne Dominique Bourguignon, représentante du syndicat Sud-Santé-Social.

Elle ajoute: "de plus en plus d'infirmières ou d'aide-soignantes jettent l'éponge et ne veulent plus s'occuper des patients parce que ça devient trop difficile. C'est trop de responsabilités, pas assez de moyen... C'est très très lourd de travailler pour l'hôpital de public".

La direction du groupe hospitalier du Havre demande la réouverture immédiate de lits sur le territoire ainsi que le maintien des activités soumises à permanence des soins.

Solenne Bertrand