Agression d'un collégien juif dans l'Eure: deux mineurs seront jugés en octobre devant le tribunal

Le collégien de 15 ans a été agressé physiquement et insulté par deux personnes, aux cris de 'sale juif' le mardi 28 mai à Nonancourt, dans l'Eure. Ils seront jugés en octobre devant le tribunal pour enfants.

Deux mineurs ont été placés en garde à vue ce mercredi 29 mai et seront jugés devant le tribunal pour enfants en octobre, après l'agression d'un collégien qui dit avoir été victime d'injures antisémites le mardi 28 mai à Nonancourt (Eure), a appris l'AFP ce vendredi 31 mai auprès du parquet.

"En garde à vue, l'un des deux a reconnu des violences mais a nié avoir tenu des propos antisémites. Le deuxième a contesté les propos antisémites et a reconnu a minima avoir participé aux violences", a précisé à l'AFP le procureur de la République de Evreux, Rémi Coutin.

Ce mardi, "un collégien de 15 ans avait été agressé physiquement et insulté par deux individus, aux cris de 'sale juif'", avait indiqué la préfecture dans un communiqué où elle condamnait ces faits, ainsi que la dégradation de quatre tombes juives le lendemain à Evreux.

Un troisième mineur, qui avait filmé la scène avec un téléphone, a été interpellé ce jeudi. Après une garde à vue de quelques heures, il a reçu une convocation devant un délégué du procureur pour une mesure de réparation pénale, selon le magistrat.

"Ce troisième mineur a confirmé l'altercation entre la victime et les deux autres mais sans entendre d'injures à caractère antisémite. Sur la vidéo, on n'entend pas non plus d'injure à caractère antisémite", a ajouté monsieur Coutin.

Des propos liés à la religion "à plusieurs reprises" au cours de l'année

Au cours d'une confrontation, la victime a maintenu qu'au moins l'un des deux auteurs avait tenu ces propos, a rapporté le procureur, estimant que "la coloration antisémite de l'acte" n'était "pas aussi évidente" qu'au départ.

"Les deux auteurs ont expliqué que cette altercation faisait suite à une première altercation au sein du collège où la victime aurait lui-même fait chuter l'un des auteurs", a-t-il poursuivi.

La victime, de confession juive et qui s'était vue délivrer une incapacité de travail de quatre jours, a expliqué avoir essuyé "à plusieurs reprises" au cours de l'année scolaire des propos liés à sa religion. Les deux auteurs présumés ont été présentés jeudi à un juge des enfants.

Le parquet a retenu à leur encontre une infraction de "violences aggravées de trois circonstances: la réunion, le fait que ça se soit produit aux abords d'un établissement scolaire et puis en raison de l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une race ou une religion".

En attendant leur audience devant un tribunal pour enfants en octobre, l'un des adolescents fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire provisoire.

A. La. avec AFP