80 ans du Débarquement: des chasseurs d'épaves plongent autour du Svenner, seul navire allié coulé le 6 juin 1944

Au cours de la nuit du 5 au 6 juin 1944, des milliers de navires alliés s'élançaient vers les côtes normandes pour participer à la libération de la France à travers l'opération Neptune. L'un d'entre eux ne les atteindra jamais, stoppé à une vingtaine de kilomètres de son objectif.
A l'aube du Débarquement, aux alentours de 5h30 du matin, le destroyer norvégien Svenner, long de 110 mètres, sombre dans la profondeur des eaux de la Manche. Torpillé en son centre par la Kriegsmarine, il se disloque en deux parties et coule rapidement, alors qu'il se rapprochait des côtes de Ouistreham.
Huit décennies plus tard, le sacrifice des membres d'équipage morts à bord du Svenner n'a pas été oublié. Au large, les chasseurs d'épaves plongent pour retrouver les traces de cette journée historique et rendre hommage aux glorieux héros du passé.
Une épave située à 37 mètres de profondeur
"On sait que des hommes ont été sur ces bateaux, ont vécu le Débarquement. C'est une trace de l'histoire qu'on découvre à chaque nouvelle épave", raconte à BFMTV Audrey Patraux, plongeuse et chasseuse d'épaves.
La plongée du jour, d'une durée d'une heure, s'effectue donc auprès des restes du Svenner, situés à 37 mètres de profondeur. Après 80 années d'immersion, l'épave, coupée deux, pourrait se résumer à un amas de tôle sur lequel la faune marine s'est installée.
Mais la visite effectuée par les plongeurs et les images rapportées permettent de déceler les éléments encore présents d'un navire de guerre préparé pour participer à la libération d'un pays allié.
"Là on voit bien les arbres d'hélice. À l’intérieur de la coque, on a encore pas mal de douilles de 120mm, qui étaient les quatre canons qui équipaient ce navire", détaille Jean-Luc Lemaire, plongeur et chasseur d'épaves.
Un monument érigé
La carcasse du Svenner a été allégée de son ancre qui a été ramenée à la surface au début des années 2000. Celle-ci a été exposée par la commune d'Hermanville-sur-Mer et participe au devoir collectif de mémoire.
"Nous sommes directement face à un objet militaire. La transmission de l'histoire par l'objet permet d'expliquer les choses. On rentre dans l'histoire par l'objet", explique Jean-François Morlay, adjoint au maire.
Avec le torpillage du Svenner, 33 marins alliés venus de Norvège n'atteindront jamais les côtes normandes. Afin de leur rendre hommage, un matelot en bronze, symbolisant un marin norvégien s'apprêtant à charger un obus dans un canon, surplombe la place où est installée l'ancre du navire. Un monument érigé pour ne jamais oublier le sacrifice de soldats étrangers pour participer à la libération de la France.