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"Une punition collective": Sébastien Delogu demande un "imam d'intérim" plutôt que la fermeture de la mosquée des Bleuets

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Le député des Bouches-du-Rhône a demandé la mise en place d'un imam d'intérim pour permettre aux fidèles de continuer à prier au sein de la mosquée des Bleuets.

"On a affaire à une punition qui est collective." Au lendemain de la demande de la préfecture de police de fermer administrativement la mosquée des Bleuets à Marseille, le député (LFI) de la 7e circonscription du département Sébastien Delogu a dénoncé la façon dont l'État a choisi de gérer les délits présumés de l'imam à la tête du lieu de culte.

"Pour une personne qui a des propos délictueux, on arrive à fermer un lieu de culte. On est en train de créer un problème au lieu de le régler", a-t-il insisté sur BFM Marseille Provence.

Le parlementaire se désole de voir la mosquée fermée, privant ainsi pendant six mois des fidèles de leur lieu de culte. "S'il a fauté et qu'il prône un islamisme radical, il doit partir, mais il faut penser aux citoyens et citoyennes qui fréquentent ce lieu de culte", poursuit-il.

Sébastien Delogu demande plutôt l'arrivée d'un "imam d'intérim le temps que la justice fasse son travail".

"Quand vous avez un prêtre qui est visé par la justice pour pédophilie, on ne ferme pas l'église! On appelle l'archevêque qui nomme un autre prêtre et le premier est écarté."

Le religieux peut être choisi, selon lui, par l'association des Bleuets mais aussi le Conseil départemental du culte musulman, un organisme crée par le ministre de l'Intérieur démissionnaire lui-même.

Le député va saisir le préfet

Une solution qui permettrait aux fidèles de continuer à venir prêcher dans la mosquée et qui écarterait l'imam, accusé de tenir des "propos légitimant la violence" et de tenir "des discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches exprimant des positions légitimant le viol conjugal ou la polygamie".

Le député a décidé de saisir le préfet jeudi 22 août, "pour lui dire que c'est inacceptable que les Marseillais ne puissent pas aller tranquillement pratiquer leur religion", a-t-il annoncé sur le plateau de BFM Marseille Provence.

Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, invité sur BFMTV ce mercredi, a balayé les propos de l'élu parlementaire. "Il n’y a aucune punition collective, il n’y a aucune difficulté avec les fidèles qui veulent prier", a-t-il assuré.

Il a répété que sans mesures prises dans un délai de dix jours par l'association des Bleuets et l'imam, "nous serons contraints de fermer la mosquée".

Sébastien Delogu s'est quant à lui rendu sur place ce mercredi et a rencontré les fidèles, qui demandent également à ce que la mosquée des Bleuets reste ouverte sans son imam. Cela éviterait aussi la stigmatisation des croyants, "montrés du doigt comme si c'était eux qui tenaient ce genre de propos", note le député.

Juliette Moreau Alvarez