"Un sentiment d'abandon": victime d'insultes et de menaces, le maire de Roquevaire témoigne

Un "procès public" pour que les choses changent. C'est le souhait d'Yves Mesnard, maire divers gauche de Roquevaire (Bouches-du-Rhône). L'élu a porté plainte après des multiples menaces et insultes proférées par l'un de ses administrés.
Alors qu'il marchait dans sa commune, l'édile affirme avoir été pris à partie, le dimanche 27 avril, par un habitant. Ce dernier l'aurait insulté, puis menacé physiquement: "quand tu ne seras plus maire, je vais t'éclater".
L'homme était visiblement mécontent que la ville a accepté un permis de construire pour son voisin.
"Un sentiment d'abandon"
Cette invective est loin d'être isolée. Depuis la pandémie de Covid-19, le maire a été victime d’intimidation à quatre reprises. La dernière est la goutte d'eau de trop pour l'édile. "On ne peut pas menacer les docteurs, on ne peut pas menacer les pompiers, on ne peut pas menacer les gendarmes et on ne peut pas menacer les élus parce qu'on évite une forme d'anarchie," explique-t-il.
Avant la fin de son mandat, il veut "absolument défendre la fonction". Il dénonce les violences qui se généralisent à l'encontre des maires. "Je me fais un peu le porte-parole à travers cette agression d'un sentiment d'abandon de la part des élus," assène-t-il.
Il réclame une réponse pénale forte avec un procès correctionnel permettant d'avoir un débat contradictoire. Au micro d'ici Provence, il déplore que trop d’affaires se terminent par des compositions pénales : "On fait faire un stage d’une journée à des gens qui nous menacent. Ça fait rigoler tout le monde", appuie-t-il.
De son côté, le principal suspect a été entendu par la gendarmerie.
Il y a deux jours sur BFMTV, le président de l'association des maires de France David Lisnard, a alerté sur les agressions d'élus, rappelant que le mandat de maire est "très exposé" de par la proximité avec les administrés.
En 2022, le ministère de l'Intérieur recensait 2.265 plaintes et signalements pour des faits de violence verbale ou physique à l'encontre des élus, ce qui représentait une hausse de 32% par rapport à 2021. Entre 2022 et 2023, les atteintes aux élus ont à nouveau augmenté, avec une hausse de l'ordre de 15%. Avant de baisser de 9% en 2024 par rapport à 2023.