Un préjudice de 30 millions d'euros: un vaste trafic de voitures volées au grand port de Marseille démantelé

Dix personnes ont été interpellées, ce jeudi 22 mai, par la Division de la criminalité territoriale (DCT) des Bouches-du-Rhône. Elles sont accusées d'avoir pris part à un vaste trafic de voitures volées au Grand port de Marseille.

Un important trafic de véhicules volés, transitant par le Grand port de Marseille pour être envoyées à l'étranger, a été démantelé par les autorités, a indiqué le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, dans un communiqué publié ce mardi 27 mai.

Dans le cadre de ce démantèlement, 10 individus interpellés ont été interpellés et présentés à un magistrat instructeur et mis en examen des chefs principaux de recel de vol en bande organisée, de blanchiment et de faux et usage de faux.

"Les cinq personnes les plus impliquées étaient placées en détention provisoire et les cinq autres étaient placées sous contrôle judiciaire", indique le parquet.

Une longue enquête

Tout commence dans le courant de l'année 2024, lorsque la brigade des atteintes aux biens de la Division de la criminalité organisée des Bouches-du-Rhône est saisie par le parquet phocéen pour enquêter sur des procédures relatives à des faits de trafic de voitures volées, maquillées et exportées vers l’Algérie via le Grand port maritime de Marseille.

"Ces détournements perdureraient depuis quatre années et concerneraient une moyenne estimée à 20 véhicules par mois, pour un préjudice avoisinant les 30 millions d’euros", souligne le ministère public.

Pour réussir à remonter ce trafic, les enquêteurs mettent en place plusieurs techniques d'investigation. Grâce à des surveillances, des interceptions téléphoniques et des captations d’images, l’ensemble des individus participant à ce trafic de véhicules de "très grande ampleur" ont été identifiés.

"Les investigations permettaient d’établir que les malfaiteurs ciblaient principalement des véhicules loués à l’étranger", précise le procureur.

Des complices dans le port

Le temps que les véhicules apparaissent comme étant volés sur les fichiers de police française, l’organisation criminelle en a profité pour les acheminer en France, les maquiller, obtenir des immatriculations provisoires et les expédier à l’étranger.

"Ces opérations étaient réalisées avec la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités portuaires qui autorisaient l’entrée sur le port des véhicules ainsi qu’un accès pour l’équipe de maquillage des véhicules en mettant à disposition de l’organisation criminelle un hangar pour plus de discrétion", précise Nicolas Bessone.

Le 22 mai 2025, lors de l'interpellation des 10 suspects, près de 60.000 euros, plusieurs montres de luxe, douze véhicules et du matériel permettant de maquiller des voitures ont été saisis lors des perquisitions.

Sylvain Allemand