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Un policier de la BAC marseillaise condamné à quatre mois avec sursis pour violences sur un étudiant

Brigade anti criminalité (illustration)

Brigade anti criminalité (illustration) - Valery HACHE / AFP

Un policer a été condamné pour violence illégitime sur un étudiant en avril 2023 ce jeudi 3 avril. Il devrait verser 3.200 euros au plaignant au titre de préjudice moral.

Un policier d'une brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, également poursuivi pour des violences commises sur un passant lors des émeutes de l'été 2023, a été condamné ce jeudi 3 avril à quatre mois de prison avec sursis pour des coups portés à un étudiant en avril 2023.

Le tribunal correctionnel de Marseille a estimé que "l'usage de la violence était illégitime et ne s'inscrivait dans aucun cadre juridique" puisque la victime "n'avait pas été interpellée et qu'il n'a pas été établi des violences de sa part qui auraient pu justifier les coups portés".

Le policier, David B., 50 ans, a en outre été condamné à verser 3.200 euros au plaignant au titre de son préjudice moral mais échappe à l'inscription de sa peine au fichier B2 du casier judiciaire (qui intègre la plupart des condamnations pour crimes et délits).

"Une peine juste"

Le 10 avril 2023, à 4h30 du matin, deux jeunes hommes avaient croisé le chemin de deux équipages de la BAC venant stationner leurs véhicules place de la Préfecture à Marseille, sur un espace réservé à la police que les deux jeunes gens souhaitaient traverser.

Selon l'ami de la victime, témoin de la scène, ce serait le policier qui aurait d'emblée lancé "Dégage!" à son camarade.

À l'inverse, se prétendant insulté par l'un des deux hommes, qui serait "venu à (s)on contact", le policier avait dit l'avoir repoussé du plat de la main au visage et l'avoir envoyé au sol d'une balayette, "pour qu'il se calme, sans le blesser".

Victime d'un hématome à un œil, conséquence selon lui d'un violent coup de poing, mais aussi d'ecchymoses au bras et d'un fort retentissement psychologique, l'étudiant s'était vu accorder une interruption totale de travail (ITT) de cinq jours.

"C'est une peine juste. On est heureux que la justice participe enfin à la fin de l'impunité des policiers en matière de violences policières", a affirmé à l'issue du délibéré Brice Grazzini, l'avocat de la victime.

David B. n'en a pas pour autant terminé avec la justice: le policier est également mis en examen pour violences graves sur Hedi, un jeune homme dont le crâne avait été enfoncé après un tir de LBD et ce qui s'apparente à un passage à tabac début juillet 2023, lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué d'une balle tirée par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Il est toujours placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer son métier.

JMA avec AFP