Un étudiant épinglé pour des propos racistes, l'université Aix-Marseille saisit la commission disciplinaire

"Fachos hors de nos facs". Devant l'université de La Timone, à Marseille, des étudiants placardent ce message. Depuis plusieurs jours, ils mènent une campagne d'affichage pour réclamer l'exclusion d'un élève en quatrième année de médecine accusé d'être un suprémaciste blanc.
Une photo postée sur son compte X a particulièrement alerté ses camarades. Cet étudiant de 23 ans pose dans un ascenseur en blouse en train réaliser le signe "OK", symbole suprémaciste blanc. Un geste qu’il reproduit sur plusieurs photos. Les groupuscules d’extrême-droite l’utilisent pour représenter les lettres "WP" symbolisant White Power, une idéologie raciste fondée sur l'idée de la supériorité de "la race blanche".
"Ça m'a effrayé"
Ces clichés ont été signalés par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux notamment par le lanceur d'alerte et militant anti-racisme Iliès Djaouti. Il a diffusé massivement d'autres contenus haineux postés par l'étudiant. Comme ce tweet, où il affirme qu'il "y a trop de voilées, trop d'étrangers".
"Savoir que quelqu'un qui se fait le relais de cette propagande et qui se retrouve dans ces idées puisse se retrouver aux côtés de patients et de soignants, honnêtement ça m'a effrayé," s'insurge-t-il au micro de BFM Marseille Provence
Depuis que plusieurs de ses publications ont été épinglées, le jeune homme de 23 ans a restreint ses comptes sur les réseaux sociaux.
La commission disciplinaire de la fac saisie
Un geste qui a également profondément choqué les autres étudiants. Certains craignent une dégradation de l'image de leur métier.
"Moi ça m'embête parce que c'est surtout l'action d'un homme qui a certes mis une blouse, mais c'est pas du tout l'action des étudiants et d'une profession," explique Ferréol Bonnetain, président de l'association des étudiants en médecine de Marseille. Il espère que les personnes réussiront à "détacher ça de notre profession".
Dans un communiqué envoyé à BFM Marseille Provence, l'université Aix-Marseille, a affirmé avoir "pris ce dossier très au sérieux dès les premiers signalements". "La section disciplinaire a été saisie et se réunira dans les prochaines semaines. Aix-Marseille Université condamne avec la plus grande force tout acte ou propos discriminatoires, racistes, antisémites ou haineux et continuera d'agir résolument en faveur du respect de la tolérance, de l'inclusion et de toute forme de discrimination," ajoute l'établissement.
Selon le Code de l'éducation, qui régit les sanctions dans ces cas de figure, le jeune homme risque jusqu'à une exclusion définitive de l'établissement.