Un auxiliaire de vie filmé en train de frapper un jeune Marseillais polyhandicapé, sa famille se dit "anéantie"

L'entourage de Rayan, âgé de 19 ans et polyhandicapé, qui a subi chez lui entre mars et avril 2025 à Marseille de violents coups de la part de son auxiliaire de vie. - BFM Marseille Provence
Des images glaçantes et des parents effondrés. Comme rapporté par le journal La Provence, c'est le 4 avril dernier que la vie de Sana, maman du jeune Rayan âgé de 19 ans et polyhandicapé, bascule à Marseille.
Une caméra posée dans la chambre
À son domicile, la mère de famille a surpris ce jour-là, à travers les images d'une caméra en direct posée dans la chambre de son fils pour le surveiller au quotidien, que l'auxiliaire de vie de Rayan l'avait violemment frappé au moment de s'occuper de lui.
"J'avais aussi un écouteur pour laisser une oreille sur mon fils et j'ai entendu un gros bruit qui m'alerte de quelque chose", retrace auprès de BFMTV Sana, la mère du jeune Rayan qui ne peut ni voir, ni parler et qui est victime de paralysie.
Intriguée, cette dernière retourne en arrière sur les images de la caméra et découvre "le mouvement du bras" de Dominique G., l'auxiliaire de vie du jeune Marseillais. "Je suis figée, toute tremblante, je me posais des questions", explique la mère de famille.
Confronté une première fois, l'homme de 49 ans assure "simplement s'occuper de Rayan". Pourtant, rapidement rejointe par son compagnon Raouf et l'employeur de l'auxiliaire de vie, Sana comprend que son fils a été frappé. Dominique G. avoue alors les faits. "Rayan s'est bien pris un coup", réalise encore sous le choc Sana sur notre antenne.
"Il subissait ça depuis des jours"
Pire pour la famille, ce coup n'était en réalité pas le premier. En visionnant les images de la chambre sur plusieurs jours, ce sont en réalité de nombreux coups qui ont été captés sur une période allant du 28 mars au 4 avril dernier.
"Ce qui se répétait, c'est quand Rayan dort, baille ou tousse. Je ne comprends pas comment cette personne a pu faire ça à mon enfant et tous nous détruire", témoigne Sana.
Et de poursuivre: "la victime principale c'est Rayan, qui ne peut pas parler, exprimer ses sentiments, ni sa colère ou lever la main pour se défendre, appeler au secours... Il subissait ça depuis des jours".
Un coup très dur pour Sana et le beau-père de Rayan, Raouf, qui partageaient le quotidien de l'enfant avec Dominique G. "Il nous a anéantis. C'était pourtant une personne instruite avec qui on rigolait, avec qui on discutait, il a une sœur porteuse de handicap. (...) On déjà allé ensemble au karaoké ensemble, on lui a offert des cadeaux à son anniversaire, à Noël... Au final il m'a récompensé en frappant mon fils et en me riant au visage", lâche Sana au micro de BFM Marseille Provence.
"Ce jour-là, je lui avais offert un gâteau comme dans mes habitudes. Il a frappé mon fils et il est quand même sorti manger le gâteau et par la suite disait bonjour à Raouf comme si de rien était", poursuit-elle.
"Je me dois d'être fort"
Présent lors des aveux de l'auxiliaire de vie, le beau-père de Rayan exprime vivement sa colère vis-à-vis de l'homme qui a blessé celui qu'il considère comme son "fils de cœur".
"Il nous a détruits, il me hante depuis, c’est devenu une obsession, pourquoi il a fait ça?", questionne à notre micro Raouf, qui fustige un "acte violent et lâche".
Ce dernier, tout comme Sana, souhaite "une réelle justice" et une peine "exemplaire" contre l'accusé. "Je me dois d'être fort, parce que ma fierté c'est d'avoir Rayan dans ma vie, je me battrai corps et âme pour lui".
Une peine de prison souhaitée
Pour cela, les parents du jeune homme sont accompagnés par Me Yamina Ouertani. L'avocate de la famille estime que "l'auxiliaire de vie a infligé à Rayan ce qu'aucune personne ne devrait avoir à subir".
Selon elle, la famille du jeune Marseillais avait placé une forte confiance en Dominique G. Une confiance qu'il a trahie en infligeant "des violences sur une personne handicapée qui ne voit pas, ne parle pas, ne bouge pas".
"Sa place est en détention provisoire en attendant son jugement. La famille attend la peine maximale, une peine de prison pour les faits qu'il a commis", estime Me Yamina Ouertani.
Poursuivi pour violences volontaires sur une personne vulnérable commises sur plusieurs jours, Dominique G. encours de trois à cinq ans de prison et entre 45.000 et 75.000 euros d'amende. L'ex-auxiliaire de vie sera jugé le 24 juin prochain. Il s'y présentera libre.