Un an de prison requis contre l'ex-leader d'un groupuscule néo-nazi dissous

Le tribunal correctionnel de Marseille (illustration). - BFM Marseille Provence
Un an de prison ferme a été requis mardi contre Loïc Delboy, fondateur-leader du groupuscule néo-nazi Blood and Honour Hexagone (BHH), jugé depuis lundi par le tribunal correctionnel de Marseille pour participation à un groupe de combat.
Un an de prison dont six mois avec sursis et un an avec sursis ont également été requis contre Pierre Scarano et David Dumas, deux autres membres de l'état-major de ce groupuscule dissous en juillet 2019 par le président de la République en réponse à une recrudescence des actes antisémites et antimusulmans en France.
La participation à un groupe de combat est un délit passible au maximum de trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende. Un groupe de combat se définit par une organisation hiérarchisée, susceptible de troubler l'ordre public et ayant accès à des armes. Et pour la procureure, ces trois conditions sont ici remplies.
"Envie de violence"
Évoquant la découverte à leur domicile et chez les autres membres de BHH de nombreux couteaux, matraques, dagues parfois ornées d'emblèmes du 3e Reich et des coups de poing américains en grand nombre, Laurie Leblond a rappelé qu'"un coup de chaîne de mobylette utilisée comme ceinture de pantalon, ce qui est extrêmement prisée par les mouvements d'extrême droite, ça peut tuer".
Même si les membres de ce groupe ne sont pas poursuivis pour incitation à la violence, à la haine ni pour révisionnisme, la procureure a relevé "leur envie de violence, de défoulement", notamment dans l'organisation de tournois d'arts martiaux MMA à l'époque interdits.
Citant les propos tenus par Loïc Delboy lors de son discours pour le solstice d'été de 2013, Mme Leblond a estimé qu'ils "démontrent la volonté belliqueuse de la race blanche pour éviter son anéantissement par les chiens d'Israël et les fils d'Allah".
Des saluts nazis lors des concerts, "des rassemblements de personnes qui pensent que l'extermination des juifs, des tziganes, des handicapés et des homosexuels allemands, c'est tolérable, sont, selon la procureure, de nature à troubler l'ordre public".
La procureure a réclamé les peines les plus lourdes contre les prévenus uniquement poursuivis pour des infractions à la législation sur les armes et notamment cinq ans avec mandat de dépôt contre Philippe Sarrut, un collectionneur animé par une "passion maladive" des armes.
Quatre ans de prison et un mandat d'arrêt ont été réclamés contre Jérémy Recagno, un tatoueur d'Aubagne, le seul à faire le lien entre tous les volets de ce dossier.