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Rénovation de la "Bonne Mère": comment va se dérouler le chantier monumental qui débute ce lundi à Marseille

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Ce chantier de 2,8 millions d'euros doit servir à redonner l'éclat doré à cette statue de plus de 11 mètres d'ici à décembre 2025.

Ce sont des travaux monumentaux qui sont lancés ce lundi 3 février à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille. Jusqu'en décembre 2025, les ouvriers vont s'affairer à restaurer la "Bonne Mère", la statue de la "Vierge à l'enfant" qui surplombe l'édifice. Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique et les anges du clocher.

Première étape-clé le 25 mars, avec la "pose d’une première nouvelle pierre de Calissanne, en présence des entreprises et institutions qui soutiennent le chantier", annonce le diocèse de Marseille. Le début du traitement des pierres n'interviendra pas avant le 1er mai.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, le chantier se concentrera à partir de la fin de l'été sur la surface de la statue, qui a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle. L'opération de redorure est prévue pour octobre.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", a expliqué à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Là avec les nouvelles techniques, elle devrait pouvoir durer 50 ans. La dorure demande 30.000 feuilles d'or", précisait Amaury Guillem, directeur diocésain de l'information, sur BFM Marseille Provence mercredi 11 décembre.

Les ouvriers et leurs outils bénis

Seulement quelques compagnons et une douzaine de doreurs très pointilleux seront mobilisés pour ce travail selon les détails avancés par l'architecte en charge de la restauration, Xavier David. Comme leurs outils, ils ont d'ailleurs été bénis par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, dimanche pendant la traditionnelle procession de la Chandeleur.

La douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche, expliquait Xavier David.

Cette statue haute de 11,2 mètres - dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France - est un symbole de la cité phocéenne. Réalisée au 19e siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre, elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", relatait l'architecte.

La fin des travaux est prévue pour le 8 décembre.

Un budget de 2,8 millions d'euros

En amont des travaux, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers - locaux, touristes ou des entreprises - de financer les plus de 30.000 feuilles d'or nécessaires à la restauration.

"Sans la générosité des Marseillais, le diocèse ne pourrait pas financer ces travaux. Pour toucher tout le monde, on a mis en place la campagne 'Je soutiens la Bonne Mère'. Cela peut se faire sur le site, via SMS en envoyant DON au 92013, par chèque ou avec l'euro symbolique dans les boutiques", a rappelé Édouard Detaille, responsable du financement du projet, à BFM Marseille Provence.

Il a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM de Rodolphe Saadé (qui détient BFMTV et RMC, NDLR), l'Olympique de Marseille ou encore le groupe de spiritueux Pernod Ricard. La mairie, la métropole, le département et la région vont aussi soutenir le programme de rénovation.

Le budget total s'élève finalement à 2,8 millions d'euros, un montant légèrement supérieur aux premières estimations, en raison de l'évolution de certains devis.

Gabriel Joly