Qui sont les chercheurs américains présélectionnés pour rejoindre l'université Aix-Marseille?

Face à la fuite des cerveaux aux États-Unis, Aix-Marseille Université se positionne pour devenir un asile scientifique. Au total, près de 300 chercheurs américains ont candidaté pour continuer leurs travaux et leurs enseignements au sein de l'université du sud de la France.
Après une présélection effectuée ce mercredi 23 avril, l'université Aix-Marseille a gardé 39 profils. Parmi eux, des Français, des Européens, des binationaux mais majoritairement des Américains, détaille le président de la faculté Éric Berton sur BFM Marseille Provence.
Ils ont été retenus à la suite "d'un examen de dossiers scientifiques, de la manière dont ils sont empêchés dans leurs recherches ou par rapport aussi à l'adéquation entre leurs profils et nos laboratoires", précise-t-il.
Tous domaines scientifiques représentés
Depuis l'élection de Donald Trump, l'administration américaine cible nombre de ses universités ainsi que ses chercheurs. Des coupes budgétaires majeures aux licenciements du jour au lendemain... De nombreux Américains cherchent à fuir le pays pour continuer d'exercer en toute liberté.
En France, l'université Aix-Marseille a été pionnière en la matière et son président Éric Berton a tout de suite voulu ouvrir ses portes à ces scientifiques. Cet accueil permettra aux chercheurs de continuer leurs travaux, mais aussi d'enseigner aux étudiants marseillais, voire de travailler avec l'économie locale.
"Ce sont des chercheurs plutôt confirmés. Beaucoup sont référents dans leur domaine", explique le président d'Aix-Marseille Université. Il y a ainsi des spécialistes de la médecine, de la biologie ou encore de la physique. Après des coupes importantes dans le budget de la Nasa, des astrophysiciens ont aussi cherché l'asile à Aix-Marseille.
Des chercheurs présélectionnés travaillent également sur le climat. "On a de très bons laboratoires sur le climat, certains sont déjà en collaboration avec nous", souligne par ailleurs Éric Berton sur BFM Marseille Provence.
Les sciences humaines sont aussi représentées, avec des chercheurs en sciences sociales, des spécialistes du genre ou encore de l'histoire.
Les profils sélectionnés en juin
À terme, l'université Aix-Marseille se tient prête à accueillir entre 20 et 30 personnes venues des États-Unis. Des postes qui ne s'ouvriront pas au détriment des chercheurs français, insiste le président.
Pour cette dernière sélection, des auditions et des rencontres vont avoir lieu avec les candidats et l'université. "Ça aboutira mi-juin", promet Éric Berton, qui avoue faire face à une situation "inédite" à la suite de cette fuite de cerveaux américains.
"Ce qui est important, c'est de prendre la mesure du moment historique de ce qu'il se passe aux États-Unis. Je suis très fier qu'Aix-Marseille Université soit la première à avoir proposé ce programme d'asile scientifique", avance-t-il.
Dans cette même optique, plusieurs universités françaises ont depuis annoncé leur volonté, elles aussi, d'accueillir des "réfugiés scientifiques".