Présidentielle: Stéphane Ravier va parrainer Marine Le Pen mais la presse de "clarifier la situation" à Marseille

Sur BFMTV, le sénateur des Bouches-du-Rhône a annoncé donner son parrainage à la candidate du Rassemblement National, affirmant malgré tout être "déçu" et "blessé" par l'attitude du parti à Marseille.

"Je n'ai qu'une parole". Invité sur BFMTV, le sénateur (RN) des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier a annoncé qu'il allait accorder son parrainage à la candidate de son parti Marine Le Pen pour l'élection présidentielle. Un parrainage maintenu malgré les tensions actuelles dans le parti et plus particulièrement dans la fédération marseillaise du Rassemblement National.

Des tensions après le parrainage de Sophie Grech à Eric Zemmour

"J'attends de Marine Le Pen qu'elle démontre aussi qu'elle n'a qu'une parole et qu'elle agisse dans l'intérêt du mouvement mais surtout dans l'intérêt des Marseillais aujourd'hui", a expliqué, en montrant sa feuille de parrainage signée, celui qui est aussi président du groupe RN au conseil municipal de Marseille.

La situation au RN à Marseille est particulièrement tendue ces derniers jours après que la conseillère municipale et régionale RN Sophie Grech, ait accordé son parrainage à Eric Zemmour. Marine Le Pen avait alors affirmé fin janvier sur Europe 1 qu'elle serait exclue du Rassemblement national.

Malgré cela, Stéphane Ravier a lui refusé de l'exclure du groupe RN de Marseille. Ce mercredi, il a tenu à continuer de la soutenir, expliquant qu'elle n'est pas une “renégate" mais une personne "courageuse" et "sur le terrain" auprès des Marseillais.

"Je souhaitais que nous localement, à Marseille, pour le travail que nous devons continuer d'effectuer au service des Marseillais, que nous puissions continuer à travailler ensemble, je dirais, techniquement différemment, avec huit conseillers municipaux RN et une apparentée", a-t-il soutenu.

"J'attends de Marine Le Pen qu'elle clarifie la situation"

Ce choix a toutefois déplu au conseiller de Marine Le Pen et également vice-président du groupe RN à Marseille Franck Allisio, qui a alors annoncé son départ du groupe accompagné de trois autres conseillers municipaux, tant que Sophie Grech serait présente. Un coup de "poignard dans le dos" pour Stéphane Ravier qui n'a pas hésité à attaquer ouvertement Franck Allisio.

"J'attends de Marine Le Pen qu'elle clarifie la situation. J'attends de savoir si elle souhaite toujours être ma candidate. J'attends de savoir si elle cautionne les méthodes de voyous qui ont été appliquées par son représentant local. Il est élu marseillais mais il passe 6 jours sur 7 à Paris (...) Il ne sert à rien ici sauf à diviser sauf à saccager, sauf à ce que les Marseillais perdent espoir", s'est insurgé Stéphane Ravier.

L'élu marseillais a également estimé que Franck Allisio est un élément “déstabilisateur”, et a interpellé Marine Le Pen, lui demandant si elle souhaitait le garder à la tête de la fédération locale du RN. Le sénateur RN s'est dit "blessé" et "déçu" par la situation actuelle du parti sur ses terres marseillaises, regrettant que Marine Le Pen et ses proches n'aient que "le mot parrainage, parrainage à la bouche".

Au dernier décompte du Conseil constitutionnel ce mardi, Marine Le Pen n'avait reçu officiellement que 139 signatures. Eric Zemmour n’en a lui pour le moment recueilli que 149. Le seuil pour être officiellement candidat à l'élection présidentielle est fixé à 500 parrainages.

Gauthier Hartmann