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Plan "Marseille en Grand": des promesses tenues en matière de sécurité, mais des résultats insuffisants

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Deux ans après son lancement, policiers et habitants des quartiers Nord estiment que les effets du plan "Marseille en Grand" ne sont pas visibles.

J-6 avant la venue d'Emmmanuel Macron à Marseille. Dans la cité phocéenne, le chef de l'État doit venir défendre son plan "Marseille en Grand" lancé en septembre 2021 au palais du Pharo. Notamment le bilan en matière de sécurité, alors qu'Emmanuel Macron affirmait à l'époque aux habitants que "vivre tranquille est un droit pour les familles qui habitent les quartiers les plus en difficulté".

330 policiers et 55 caméras de vidéosurveillance

Sur cet aspect, quelques promesses ont été tenues. Les effectifs des forces de l'ordre ont ainsi été renforcés: 330 policiers ont été affectés à Marseille depuis deux ans. Par ailleurs, le département compte désormais trois compagnies de CRS contre deux auparavant.

Le plan "Marseille en grand" prévoyait également le déploiement de 500 caméras de vidéosurveillance, en particuliers aux abords des crèches, des écoles et des cités. Sur ce point, "seulement" 55 caméras supplémentaires ont été déployées. Un chiffre très insuffisant pour Rudy Manna, porte-parole dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur du syndicat Alliance police nationale.

"À Marseille, il y a 1650 caméras. Dans une ville comme Nice, il y a 4000 caméras de vidéoprotection pour une superficie qui est la moitié de Marseille, donc il faut se poser des questions. Je trouve que c'est extrêmement long et que l'on est un peu mené en bateau par la municipalité", estime-t-il sur BFM Marseille Provence.

Un sentiment d'abandon dans les quartiers Nord

Emmanuel Macron avait aussi fait de la sécurité dans les quartiers Nord une priorité. Mais là encore, les habitants peinent à voir des progrès.

Il y a deux ans, Mohammed Benmeddour, éducateur spécialisé, avait interpellé le chef de l'État sur la situation des jeunes. Aujourd'hui, il estime que rien n'a changé. "Je vois qu'il y a encore des jeunes qui traînent et qui se font même assassiner", affirme-t-il. Il réclame "un meilleur suivi du Plan Marseille en Grand", car il estime "ne pas voir le résultat des moyens mis dans le quartier".

De son côté, Naer, membre du collectif des habitants de Maison Blanche, affirme que la ville de Marseille est gangrenée par la violence, avec une insécurité qui règne en permanence. Il dénonce l'attentisme des pouvoirs publics et regrette d'avoir dû attendre "une série de règlements de compte en l'espace d'une semaine pour que M. Darmanin nous envoie la CR8 et cela ne change rien".

Depuis le début de l'année civile, 23 personnes sont mortes dans des fusillades, principalement liées aux trafics de drogue. En 2022, ce nombre avait été atteint en août, illustration que le plan "Marseille en Grand" est loin d'avoir réglé tous les problèmes.

Cindy Chevaux avec Thibault Nadal