"On n'a pas le choix": les pêcheurs de l'étang de Berre accusent un manque à gagner après la fin de la pêche aux coquillages

Depuis mardi 15 octobre, la pêche aux coquillages a été fermée sur l'etang de Berre et le cordon de Jaï en raison de la présence de la bactérie E.Coli. Les pêcheurs, déçus, n'ont que faire que de patienter.

Coup dur pour les pêcheurs des Bouches-du-Rhône. Après les récentes intempéries, la préfecture du département a pris un arrêté mardi 15 octobre interdisant temporairement la pêche aux coquillages dans deux zones de l'étang de Berre en raison de la présence de la bactérie fécale E.Coli dans l'étang et au cordon de Jaï.

L'escherichia coli est non pathogène mais témoigne d’une contamination des eaux, ce qui peut provoquer des diarrhées, des crampes ou encore des douleurs abdominales.

"On ne peut que patienter"

La récolte et la commercialisation de ces coquillages sont donc provisoirement suspendues le temps d'un retour aux normes sanitaires. Un réel manque à gagner pour les professionnels de la pêche.

En temps normal, Anthony prélève 50 kg de palourdes par jour. Avec cet arrêté préfectoral, il estime sa perte quotidienne entre 350 et 450 euros. "C'est sûr, on est un petit peu déçus, quand on dit à l'ensemble des pêcheurs qu'ils vont perdre une semaine le temps que l'on reçoive de nouvelles analyses, c'est une perte financière."

"On n'a pas le choix, donc on ne peut que patienter", ajoute Anthony.

Les pêcheurs à pied de la région ont également été prévenus de la situation. Les praires et les tellines sont également concernées.

Une situation liée aux récentes intempéries

Selon les experts, la présence de la bactérie E.Coli n'est pas rare et se produit notamment après de grosses averses comme cela a été le cas ces derniers jours dans la région.

"Quand on a un lessivage des routes et que tout atterri dans l'étang, ça arrive", note notamment Nicolas Mayot docteur en biologie marine au Gibreb. "On a tous les réseaux pluvieux également qui vont déborder et se déverser dans l'étang."

Il soulève également un autre type de contamination, par des eaux usées: "les stations d'épuration qui reçoivent trop d'eau et vont avoir tendance à rejeter de l'eau non-traitée."

"Tout cela, termine dans l'étang", conclut Nicolas Mayot. De nouvelles analyses vont être effectuées dans les prochains jours afin de déterminer si les coquillages peuvent à nouveau être pêchés sans crainte. En attendant, tous les coquillages prélevés depuis le 14 octobre doivent être retirés de la commercialisation.

Les Bouches-du-Rhône sont encore placées en vigilance orange crue ce jeudi 17 octobre, ainsi qu'en vigilance jaune pluie-inondation et orages.

Cindy Chevaux, avec Juliette Moreau Alvarez