BFM Marseille
Marseille

Bouches-du-Rhône: la prolifération de crabes bleus, une menace pour les pêcheurs de l'étang de Berre

placeholder video
Depuis plusieurs semaines, l'étang de Berre est envahi de crabes bleus. La prolifération brutale de cette espace invasive venue de l'Amérique détruit la biodiversité. Une catastrophe économique pour les pêcheurs qui songent à stopper leur activité. 

Dans l'étang de Berre, les filets des pêcheurs regorgent de crabes bleus. Une situation qui les inquiète.

"Une femelle pond 700.000 à deux millions d'oeufs. Là, nous sommes dans le pic d'activité, donc je pense que pour l'année prochaine, nous risquons d'avoir de gros soucis," confie Jonathan, patron pêcheur, au micro de BFM Marseille Provence.

"Il manque tout"

Depuis le début du mois de juillet, le crabe bleu est devenu leur ennemi. La présence de cette espèce venue de l'Amérique s’est brutalement accélérée cet été. Un crustacé très vorace qui détruit la biodiversité et affecte le rendement des chalutiers.

"Il mange tout. Il attaque les poissons, les coquillages et les juvéniles. Ce n'est pas un crabe rigolo," poursuit le pêcheur.

Proche de l'étrille, ce crabe de grande taille d'environ 20 centimètres se développe surtout dans les milieux dessalés comme les lagunes ou les estuaires.

Une menace économique

Son autre particularité, ses grandes pinces bleues qui percent les filets et les casiers marins. Les dégâts provoqués menacent le secteur.

Anthony, patron pêcheur, va devoir se séparer d'un de ses deux bateaux: "Je sais que si ça continue comme ça je ne vais pas pouvoir les exploiter. Donc, financièrement ça va être une perte".

Pollution, changement climatique... Plusieurs hypothèses émergent pour comprendre les causes de cette invasion, mais pour l'heure impossible d'expliquer la situation.

Dans les locaux du Gipreb, le syndicat mixte qui travaille à l'amélioration de la qualité écologique de l'étang de Berre, l'espèce est scrupuleusement analysée. Chaque jour, 1.000 crabes sont étudiés par les scientifiques.

"Nous avons deux actions prioritaires. D'un côté, nous essayons de faire de la régulation en maximisant les actions de pêche scientifique pour extraire le maximum de crabes de l'écosystème, récapitule Micolas Mayot, docteur en biologie marine au Gipreb.

De l'autre, les membres du Gipreb travaillent "sur la valorisation locale en essayant de trouver des filières pour permettre aux pêcheurs d'avoir des ressources supplémentaires."

Julie Benmoussa et Cindy Chevaux