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"On n'a pas assez de soutien": à Marseille, les structures sociales en manque de moyens financiers et humains

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Les associations et les structures associatives sont chaque jour en quête d'idée pour aider les jeunes marseillais. Mais aujourd'hui, elles manquent de moyens financiers et humains.

Au pied des immeubles ou dans la rue... À Marseille, les associations et les structures associatives aident les jeunes en difficulté dans les quartiers de la cité phocéenne. Chaque jour, Mohamed Benmeddour, médiateur de prévention, ouvre le dialogue.

"Tu vas à l'école? Toi, tu n'y vas plus? Tu fais quoi en ce moment?", demande-t-il, aux jeunes qu'il croise ce jour-là. Mineurs ou à peine majeurs, certains ont basculé dans le trafic de drogues.

"Restaurer ce climat de dialogues et de confiance"

Ce matin-là, Mohamed rencontre des jeunes en quête d’une formation ou d’un emploi. Éducateur depuis des années, il mène le combat de "restaurer" un climat de dialogue et de confiance. Seul problème, le manque de moyens aujourd'hui alloués.

"Malheureusement, pour des postes comme les miens qui sont essentiels et au cœur du terrain, on ne les finance guère. On n'a pas assez de soutien de la part de nos politiques", juge Mohamed Benmeddour, médiateur de prévention, à BFM Marseille Provence.

Des quartiers nord aux quartiers sud, les associations bataillent pour sortir ces adolescents de l’engrenage.

Des structures souvent dans l'impasse

Pour la structure APIS, l’accompagnement débute dès le plus jeune âge. Cité de la Cayolle ou encore à La Cravache... La plupart des enfants accueillis sont domiciliés dans les quartiers déshérités.

Les éducateurs proposent du sport, des jeux de stratégie, de la musique classique. Ils luttent contre le décrochage scolaire et contre l’appât de l’argent facile. Un travail de longue haleine, mais faute de moyens, Karim se retrouve très souvent dans l’impasse.

"Je ne peux pas arriver, aujourd'hui, à lutter contre la précarité à laquelle on est confrontés, et pas que dans les quartiers sensibles, avec des gens que je vais embaucher qui sont eux-mêmes en situation précaire", explique-t-il.

Et de poursuivre: "au niveau des institutions et des collectivités territoriales, c'est malheureusement un constat. Depuis plusieurs années, maintenant, il y a une réduction des enveloppes. C'est un combat permanent pour aller chercher ce complément financier. Parce que si on ne l'a pas, on arrête tout".

Selon APIS, les financements accordés à ces structures sont en moyenne cinq fois inférieurs à ceux accordés aux centres sociaux.

Cindy Chevaux et Solenne Bertrand