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"On les traite comme des chiens": des proches de détenus en Provence dénoncent les conditions de détention

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Après les récentes attaques contre plusieurs établissements pénitentiaires des Bouches-du-Rhône, survenues entre le lundi 14 avril et le mercredi 16 avril, les familles de détenus dénoncent des conditions d’incarcération qu’elles jugent indignes.

"On les traite comme des chiens". Après les récentes attaques perpétrées entre le lundi 14 avril et le mercredi 16 avril dans des prisons en France, et notamment dans les Bouches-du-Rhône, des familles de détenus font part de leurs inquiétudes et dénoncent les conditions d’incarcération.

"Des fois ils sont cinq dans une cellule, il y en a qui dorment par terre, il y a des matelas pourris. Franchement, c’est honteux", s’indigne la mère d’un détenu, interrogée par BFM Marseille Provence, devant la prison des Baumettes, située dans le 9e arrondissement de Marseille.

"Mon frère, actuellement, ils le maltraitent. On dirait pas que c’est un être humain", renchérit la sœur d’un autre détenu, devant la maison d’arrêt.

Un cri d'alarme

À Tarascon et Luynes, des voitures ont été incendiées. Des inscriptions "DDPF", "Droit des Prisonniers Français", ont été constatées sur plusieurs véhicules, a appris BFMTV de source judiciaire. Une attaque coordonnée qualifiée de "terroriste" par Gérald Darmanin.

"Il y a des dysfonctionnements, si ça a permis de faire évoluer les choses c’est ce qu’il faut." Nuançant toutefois. "Pas dans la violence, bien sûr, il y a d’autres méthodes", estime la belle-soeur d'un détenu.

Pour d’autres, cette situation d’abandon résonne comme un cri d’alarme. Maître Philippe Letienne, avocat pénaliste au barreau d’Aix-en-Provence, témoigne d’un quotidien dramatique chez ces détenus, marqué par des actes d’automutilation, des comportements de désespoir tels que l’ingestion de lames, ou encore des grèves de la faim et de la soif.

"Vous avez une désespérance qui arrive à son paroxysme (...) et au bout d’un moment, ils vont faire des actions qui vont être sanctionnatrices." Et de conclure: "La souffrance endurée par la surpopulation carcérale a atteint un niveau dramatique."

Ismahan Stambouli, Marie Debais avec Alexandre Simoes