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"On est prêt à aller jusqu'au bout": les éboueurs du Pays d'Arles en grève, les poubelles s'entassent

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Au quatrième jour de grève des éboueurs du Pays d'Arles, les agents ne sont pas prêts à renoncer à leurs revendications, quitte à laisser les poubelles déborder davantage.

Dans les rues du Pays d'Arles, les poubelles s'entassent. Depuis le lundi 30 juin, les éboueurs de la Communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette ont cessé de ramasser les ordures pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail.

Leurs griefs sont nombreux: aménagement des horaires en période de canicule, versement d'une prime pour certains métiers ou encore la prise en compte de l'ancienneté lors des embauches.

"Ce sont pleins de petites revendications dont on fait part durant toute l'année, mais on ne nous répond jamais. Du coup, on a été obligé de se mettre en grève. On est prêt à aller jusqu'au bout, le temps qu'il faudra", affirme Mickaël Adell, agent des ordures ménagères de l'ACCM.

"Une prise d'otages"

Un bras de fer s'est depuis installé entre les éboueurs et l'ACCM, qui dénonce en retour une instrumentalisation du mouvement de grève. "On interprète ça comme une prise d'otages, on veut nous faire du chantage!", peste Mandy Graillon, vice-présidente de l'agglomération d'Arles en charge de la collecte des déchets, à BFM Marseille.

"Monsieur le maire subit des pressions depuis plusieurs semaines qui se sont aggravées jusqu'à arriver à cette grève, raison pour laquelle aujourd'hui nous sommes formellement décidés à ne rien lâcher", tance l'élu.

À certains coins des rues, des camions de ramassage d'ordures opèrent malgré tout leur tournée dans les villes de l'agglomération. "J'ai l'impression d'être à New York en voyant toutes ces poubelles dehors, ce n'est pas très agréable, surtout que les vacances arrivent", réagit une habitante d'Arles.

La bataille n'est pourtant pas prête de se finir. Certains agents ont fait valoir ce mardi leur droit de retrait, déplorant l'absence d'un dispositif anti-chaleur mis en place durant la canicule. Un retrait jugé "abusif", pour Mandy Graillon, qui annonce une retenue sur salaire pour les agents concernés.

En cas de droit de retrait, la loi oblige l'employeur à payer normalement le salarié pendant la période où il exerce son droit. Si les conditions du droit de retrait ne sont pas réunies, l'employeur peut auquel cas effectuer "une retenue sur le salaire du salarié correspondant à son absence", indique le Service Public.

Blandine D'Alena et LoÏc Tournier avec Orlane Edouard