"On est en colère": des Marseillais créent "un embouteillage monstre" en érigeant un barrage d'ordures

Depuis deux semaines, les ordures ménagères n'étaient plus ramassées dans le quartier du Canet à Marseille (14e arrondissement), alors, les habitants ont bloqué la circulation sur le boulevard de la Maison Blanche avec des détritus alignés sur la chaussée.
Les riverains sont passés à l'action parce qu'ils ne supportaient plus l'accumulation des poubelles sous leurs fenêtres. "Ça fait deux semaines qu'ils n'ont pas ramassé les poubelles, il y a des gens qui sont malades, qui ont le diabète, de la tension et qui ne supportent pas l'odeur, donc on en a marre. On est tellement en colère", résume une habitante au micro de BFM Marseille Provence.
Les manifestants craignent pour leur santé d'autant que les déchets attirent les nuisibles. "Il y a beaucoup de rats, beaucoup de bactéries, franchement, les habitants ne méritent pas ça, surtout qu'ils n'ont absolument rien à voir", déplore Naïr Abdallah, un chauffeur poids-lourd.
Une agression d'éboueurs par des trafiquants
La police est intervenue. Jean-Yves Sayag, conseiller métropolitain adjoint délégué à l'hygiène et à la propreté s'est aussi rendu sur place. La collectivité responsable de la collecte et la gestion des déchets subit le droit de retrait d'une partie du personnel de Brozon, un prestataire local. "Il y a eu une altercation avec un réseau", nous explique l'élu.
Des éboueurs ont été agressés par des trafiquants de drogue travaillant dans le quartier. "Ils n'ont plus collecté donc les riverains ont tout mis sur la voie publique ce qui a engendré un embouteillage monstre", a ajouté l'élu.
Finalement, en fin de journée ce lundi, un camion-poubelle s'est rendu dans le quartier pour entamer la collecte des ordures.
Dans une publication diffusée sur ses réseaux sociaux, Jean-Yves Sayag a condamné l'agression du personnel. "Nos agents de collecte ont été frappés, menacés, agressés en plein service. Cette violence est inacceptable. Intolérable (...) Face à cette urgence, les équipes de la Métropole, notre prestataire Bronzo, les bénévoles et la Police nationale ont réagi immédiatement. Merci à eux. Le secteur a été nettoyé. La collecte est faite. La sécurité de nos agents est une ligne rouge. Elle ne se négocie pas".