Missa retrouvé mort à l'étang de Berre: les loueurs de jets-skis non déclarés dans le viseur des autorités

Près des côtes de Châteauneuf-les-Martigues dans les Bouches-du-Rhône, les jets-skis continuent de naviguer sur l'étang de Berre en ce début du mois d'août. L'activité n'est toutefois pas sans risque, surtout lorsqu'elle n'est pas pratiquée avec l'accompagnement de professionnels.
Ce mardi, le corps sans vie d'un jeune homme a été retrouvé sur une digue de l'étang de Berre. Missa, âgé de 23 ans, avait disparu la semaine dernière après une sortie en jet-ski avec des amis.
Le jeune homme ne portait pas de gilet de sauvetage au moment de sa disparition. Les engins nautiques utilisés par le groupe avaient été empruntés auprès de loueurs non déclarés contactés sur Snapchat, une méthode habituelle des loueurs sauvages.
Des altercations entre loueurs et plaisanciers
À l'étang de Berre, cela fait plusieurs étés que des personnes sans autorisation pratiquent la location de jet-skis. Selon un habitant de Châteauneuf-les-Martigues, de nombreuses altercations ont même déjà éclaté entre ces loueurs sauvages et les plaisanciers habitués des lieux.
"Quand on se mettait au mouillage de l'autre côté, ils venaient, ils nous tournaient autour pour faire partir les gens, pour décourager les gens de rester là, pour s'approprier la plage", témoigne au micro de BFMTV Marcel, un plaisancier de la commune.
"Cela nous est arrivé une ou deux fois d'avoir des jets-skis qui nous frôlent, qui nous passent juste à côté et là si vous avez le malheur de vous plaindre, vous en prenez plein la figure", poursuit-il.
Le maire veut de la fermeté
Ce phénomène a poussé la mairie de Châteauneuf-les-Martigues à agir en interdisant toute nouvelle mise à l'eau de bateau dans le port, même pour les plaisanciers habituels.
"On a été obligé de se chercher une place au club nautique ce qui représente quand même 600-700 euros l'année alors que c'est une liberté qu'on avait depuis 50 ans cette mise à l'eau", déplore Marcel.
Le maire de Châteauneuf-les-Martigues Roland Mouren entend poursuivre la lutte contre ces loueurs illégaux et appelle désormais à plus de fermeté. "Je demande à la justice de pouvoir arrêter ces agissements en confisquant systématiquement et immédiatement les jets-skis", souligne l'élu LR.
Toutefois, la situation n'est pas toujours facile pour les autorités chargées d'identifier ces pratiques, les scooters des mers étant la propriété légale des loueurs.
"Au-delà des infractions pénales relevées, il y a le moment où la restitution du bien arrive et ensuite ils recommencent", soulève auprès de BFMTV le chef de la police municipale Jean-Charles Vargas.
Des situations à risque
Pour les sociétés légales de location, la présence de loueurs sauvages renvoie une mauvaise image de leur activité. Selon Sofian Yaya, gérant d'une affaire de jet-ski à Châteauneuf-les-Martigues, il est impératif que la pratique soit encadrée par des professionnels, surtout lorsqu'elle concerne des débutants.
"À partir du moment où les personnes ne maîtrisent pas le jet-ski, obligatoirement ils vont avoir du mal à piloter donc si c'est pas encadré par un moniteur diplômé d'Etat malheureusement oui, il y aura des risques", souligne-t-il.
Concernant la mort de Missa, une enquête judiciaire a été ouverte sous l'autorité du parquet d'Aix-en-Provence. Les investigations doivent permettre de définir les responsabilités de chacun dans ce drame. La responsabilité des loueurs pourrait être engagée.
Vendredi dernier, deux personnes ayant fourni les jet-skis à Missa et ses amis ont été placées en garde à vue. La procédure a finalement été levée dans l'après-midi.