Marseille: un chauffeur de VTC agressé, les conducteurs demandent plus de sécurité de la part des plateformes

Boubaker, le chauffeur VTC victime d'une agression de la part d'un client dimanche 27 octobre 2024. - BFMTV
Un chauffeur de VTC a été victime d'une agression de la part d'un client le dimanche 27 octobre. Des faits qui surviennent moins d'un mois après la mort de Nessim Ramdane, chauffeur tué par balle par un adolescent de 14 ans.
Une nouvelle agression que dénonce la Fédération française VTC des Bouches-du-Rhône, qui demande plus de sécurité de la part des plateformes pour leurs chauffeurs.
Le chauffeur menacé d'une arme
Le 27 octobre dernier, Boubaker, chauffeur VTC pour la plateforme Bolt, accepte vers 21 heures la course d'une cliente appelée Isra, qui l'appelle pour l'informer qu'elle aurait cinq minutes de retard. Sur place, c'est finalement un homme qui monte dans le véhicule et demande à Boubaker de s'avancer vers une rue sombre, non loin de l'axe Félix-Pyat, dans le 3e arrondissement de Marseille.
Boubaker refuse, et l'homme lui pointe alors dessus une arme et menace de le tuer s'il ne fait pas ce qu'il lui demande.
"J’ai enregistré son visage, parce que j’ai pensé que c’était la dernière personne que j’allais voir dans ma vie", raconte le chauffeur au micro de BFMTV.
L'homme lui soutire de l'argent, ses papiers, sa voiture et son téléphone. Boubaker parvient finalement à s'en aller, et se rend ensuite au commissariat. Là, il parvient avec la police à retrouver l'auteur de son agression grâce à la géolocalisation de son téléphone.
Une semaine après les faits, le chauffeur reste sous le choc. "C’est trop compliqué pour l’instant de reprendre le travail. On est obligé, parce qu’il y a des enfants à nourrir." D'autant qu'il rapporte un autre incident qu'a subi un collègue, "suivi par deux individus" déclare-t-il, moins de 24 heures après sa propre agression.
Le conducteur déplore une plateforme "pas sécurisée" et "mal organisée" pour les chauffeurs, et appelle ces derniers à "réagir vite, avant qu'on perde notre vie".
"Une augmentation des violences"
La Fédération Française des Exploitants de Voiture de Transport avec Chauffeur (FFEVTC) des Bouches-du-Rhône dénonce une nouvelle fois un manque de mesures de sécurité mises en place par les plateformes pour leurs chauffeurs.
"Il y a, semble-t-il, une augmentation des violences envers les chauffeurs de VTC, qui sont liées à la sécurité des chauffeurs par rapport aux passagers, étant donné que les plateformes ne souhaitent pas communiquer d’informations sur les passagers", explique Jérémie Guillot, représentant de la profession et membre de la FFEVTC 13.
Il dénonce une relation "très dégradée" entre les chauffeurs et les plateformes pour lesquelles ils travaillent. "Ce n’est jamais agréable de risquer sa vie pour faire du transport de personnes. Là, on a quand même touché le fond. À Marseille, c’est aussi un environnement difficile, complexe, il faut faire preuve de psychologie."
Bolt expérimente de nouvelles mesures
De son côté, la plateforme Bolt a déclaré avoir été "profondément choquée par l'agression de l'un de (ses) chauffeurs partenaires survenue dimanche dernier à Marseille".
Elle indique avoir récemment accéléré le déploiement de plusieurs fonctionnalités dans l'objectif de renforcer la sécurité des chauffeurs. "Nous avons commencé à déployer à l'échelle nationale une fonctionnalité de vérification de l'identité des utilisateurs", explique-t-elle.
Concrètement, les usagers de l'application auront la possibilité de prendre un selfie avant de commander une course. Pour que le selfie soit valide, il faudra que le cliché soit "authentique, d’une personne présente physiquement, avec le visage clairement visible", et le passager devra également télécharger une pièce d'identité à laquelle la plateforme pourra comparer la photo.
À ce stade, ce dispositif n'en est qu'à l'état d'expérimentation, mais la plateforme souhaiterait à terme le rendre obligatoire.