Marseille: trois ans après le drame, l'hommage aux victimes de la rue d'Aubagne

Flambeaux à la main, ils ont voulu se souvenir de ce drame. Trois ans après l'effondrement de deux immeubles de la rue d'Aubagne à Marseille, la ville a rendu hommage aux huit victimes.
Ce vendredi matin, plus de 200 personnes se sont réunies sur la place du 5 novembre puis devant "la dent creuse", le surnom donné à l'emplacement où les 63 et 65 rue d'Aubagne se sont effondrés le 5 novembre 2018, entraînant dans leur chute l'immeuble voisin du 67.
Dès 9h05, huit minutes de silence ont été observées, une pour chaque victime, avant que certains habitants ne prennent la parole.
"Ca a perdu la joie de vivre"
Les hommages ont continué dans la matinée. Aux alentours de 10h, un cortège s'est élancé vers le musée de l'Histoire avec pour point de départ la place du 5-Novembre 2018.
Cette dernière a d'ailleurs été renommée en hommage aux victimes et une stèle commémorative a été dévoilée jeudi matin en présence des familles de victimes. Le souvenir de cette journée est toujours douloureux dans le quartier.
"Ça a perdu la joie de vivre. Moi je me rappelle qu'à l'époque, ça bougeait, il y avait toujours de l'animation, de l'ambiance. Ca a perdu la magie de la rue d'Aubagne", témoigne Nicolas, un habitant, au micro de RMC.
En juillet dernier, les dernières barrières de sécurité ont été retirées de la rue d'Aubagne qui a pu rouvrir intégralement aux piétons et aux cyclistes.
Trois mises en examen
Trois ans après le drame, où en est l'enquête? Une information judiciaire a été confiée à trois juges d'instruction pour essayer de comprendre pourquoi ces immeubles ont pu s'effondrer en plein centre-ville.
En juin 2020, un rapport d'expertise affirme que l'effondrement a été déclenché par la rupture d'un poteau supportant le plancher du rez-de-chaussé de l'immeuble 65. Les experts estiment que le drame est la conséquence de manquements majeurs de la municipalité et de plusieurs spécialistes, au courant de l'état insalubre de ces immeubles.
Le bailleur social Marseille Habitat, un ex-adjoint de l'ancien maire Jean-Claude Gaudin et un syndic de copropriété ont tous été mis en examen en novembre 2020. Le procès ne devrait pas avoir lieu avant cinq ou six ans.