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"Une étape très symbolique": à Marseille, la rue d'Aubagne entièrement rouverte aux piétons

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Deux ans et demi après l'effondrement de deux immeubles qui avaient fait huit morts, les dernières barrières de sécurité ont été retirées de la rue d'Aubagne. Mais les voitures devront encore attendre avant de pouvoir y circuler.

Fini le périmètre de sécurité. Plus de deux ans et demi après les effondrements des immeubles n°63 et 65, qui ont fait huit morts, la rue d'Aubagne rouvre intégralement aux piétons. Thierry Pellicani, l'un des derniers commerçants encore en activité dans la rue ne cache pas son soulagement. "Je vais pouvoir retrouver mes clients et ils vont pouvoir accéder à la galerie plus facilement", se réjouit le tapissier d'ameublement sur BFM Marseille.

Une "étape très symbolique"

Pour Kaouther Ben Mohamed, fondatrice de l'association Marseille en Colère et commerçante du quartier, cette réouverture est "une étape très symbolique." Elle regrette cependant le manque d'interactions entre la mairie et les associations de riverains sur le sujet.

"C'est important de ne plus voir de barrières, mais ça ne sécurise rien du tout, on ne sait toujours pas ce que va devenir cette rue", s'inquiète-t-elle.

"Ce qui est très grave, c'est que nous avions plus de réunions de travail et de concertation avec l'ancienne majorité", s'alarme Kaouther Ben Mohamed. "La nouvelle majorité ne communique pas avec les associations ni avec les habitants", poursuit-elle.

La rue toujours fermée aux véhicules particuliers

Plus de danger pour les piétons et les cyclistes: libre à eux de circuler sur l'artère. Les voitures doivent cependant continuer d'emprunter un autre itinéraire.

"Tout ce qui relève des livraisons, des véhicules de secours et tout ce qui va avec est possible, détaille Patrick Amico, adjoint au maire en charge du logement. Pour la circulation habituelle en véhicules particuliers, pour l'instant on n'en est pas encore là."

L'élu justifie cette décision par la volonté de sécuriser l'axe, car les vibrations pourraient s'avérer dangeureuses. Mais cette décision n'est pas gravée dans le marbre: "à la sortie une fois que le projet aura été complètement revu, la question va se poser."

Le Plan Partenariel d'Aménagement (PPA) conçu entre les collectivités locales et les services de l'État tranchera sur la question d'une piétonnisation complète ou non de la rue. La ville de Marseille a quant à elle engagé 350.000 euros de travaux pour sécuriser plusieurs immeubles privés donnant sur la rue.

Immeubles effondrés: où en est la procédure judiciaire?

Après l'effondrement des deux immeubles, une procédure judiciaire a été ouverte. "Les enquêtes sont en cours, les familles ont été reçues il y a quelques mois par les trois juges d'instruction", rappelle la fondatrice de Marseille en Colère. "Mais malheureusement aujourd'hui, nous n'en savons pas plus", regrette-t-elle.

Des expertises et contre-expertises ont été menées et un ex-ajoint de l'ancien maire Jean-Claude Gaudin, le propriétaire de l'un des immeubles et un syndic de co-propriété ont été mis en examen. Cependant, Kaouther Ben Mohamed ne croit pas en une réponse rapide avec une procédure "qui va durer au moins cinq ans".

Margot Hutton