BFM Marseille
Marseille

Marseille: Michèle Rubirola prise à partie avant le conseil municipal par des opposants à la salle de shoot

placeholder video
Les échanges ont été tendus entre la première adjointe au maire de Marseille et les riverains du 4e arrondissement qui dénoncent l'installation d'une salle de shoot dans leur quartier où la consommation de drogue dure n'est, d'après eux, non-présente.

Les riverains ne décolèrent pas. Depuis l'annonce de l'installation d'une salle de shoot, boulevard de la Libération dans le 4e arrondissement de Marseille, de nombreux opposants au projet ont fait savoir leur volonté de "se battre" contre cet espace dédié aux consommateurs de drogue dure.

Ce vendredi 20 octobre, c'est Michèle Rubirola qui a été confrontée à l'ire des habitants, en préambule du conseil municipal. Elle a été prise à partie devant l'espace Bargemon, dans le 2e arrondissement. Et rapidement, les esprits se sont échauffés.

"Je comprends que vous soyez angoissés", a répondu l'élue municipale. "Mais vous le verrez, votre quartier va être embelli." Des réponses qui ont encore plus remonté la dizaine de personnes venue la confronter.

Les tensions se sont notamment exacerbées entre la première adjointe au maire et une des opposantes au projet, où le ton est monté d'un cran. Pourtant, la création de cette salle de shoot n'était pas à l'ordre du jour du conseil.

"Cette rue va devenir le couloir de la drogue"

Les riverains demandent pour la plupart un autre lieu pour cette salle, loin des treize établissements scolaires implantés dans le quartier. "Je suis pour qu'il y ait une salle de consommation sur Marseille, sans doute qu'il y a ce besoin d'un endroit où les gens peuvent consommer en sécurité. Mais par contre, que cela soit dans un quartier où il y a déjà ce problème de consommation de drogue", fulmine une opposante.

"Cette rue va devenir le couloir de la drogue !", lance une autre riveraine en colère. "Là c'est facile, ils peuvent se shooter tranquillement. On ne veut pas ne pas les implanter, mais les implanter près d'un hôpital."

Créer cette salle de consommation à moindre risque dans un centre hospitalier, c'est l'argument principal de beaucoup d'élus, comme Bruno Gilles, conseiller municipal d'opposition. Sur notre antenne, l'élu local estimait ce mercredi 18 octobre que le bâtiment municipal choisi est "le plus mauvais lieu sur Marseille" pour installer une salle de shoot.

"C'est vrai que près d'un hôpital, ce serait formidable", assure une autre riveraine venue confronter les politiques avant le début du conseil municipal. "L'accès aux soins serait plus simple."

Néanmoins, elle voit les limites de cette solution. "Dans la continuité, il est certain que pour les personnes droguées, aller directement dans un lieu qui serait dans un hôpital, ça sera difficile pour eux."

L'ouverture de la salle de shoot est attendue pour 2024. Les riverains, eux, comptent tout mettre en œuvre pour faire échouer le projet.

Juliette Moreau Alvarez