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Marseille: le projet de "salle de shoot" toujours en suspens

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Volonté de la municipalité, l'installation d'une salle de shoot dans la cité phocéenne se heurte aux oppositions, notamment dans son propre camp.

Le projet devait initialement voir le jour cette année. Après Paris et Strasbourg, Marseille pourrait elle aussi se doter d'une salle de consommation à moindres risques, plus communément appelée "salle de shoot".

Un temps annoncée dans le 5e arrondissement, le choix de la Ville a finalement été arrêté au 1er arrondissement concernant son implantation. La mairie souhaite y installer des "algecos" sur un terrain vierge de 400 mètres carrés. Deux lieux sont pour le moment à l'étude.

Mais la concrétisation du projet se trouve pour l'heure bloquée par la maire de secteur des 1er et 7e arrondissements, Sophie Camard, pourtant issue du même bord politique que la municipalité, révèlent nos confrères de Marsactu.

"Ce qu'elle avance comme argument, c'est que le projet n'est pas bien ficelé", explique Violette Artaud, journaliste à Marsactu, auteure de l'article qui a révélé l'affaire. "Pour elle, il n'est pas valable. Elle dit que c'est indigne de mettre des gens dans un container alors que des choses tout à fait raisonnables se font dans des containers", poursuit-elle au micro de BFM Marseille Provence.

"Implanter au plus proche des besoins"

L'ensemble des parties s'accorde cependant sur la nécessité de la matérialisation de cette salle de consommation à moindres risques, alors que la ville est particulièrement concernée par la consommation de drogue. Le 1er arrondissement a la particularité de comprendre en son sein la gare Saint-Charles et son quartier, où l'association ASUD Mars Say Yeah -qui lutte pour la prévention des risques- souhaite l'installation du dispositif.

"Les quartiers des gares sont des quartiers dans lesquels, souvent, il y a un public précaire qui vit à proximité, pour un certain nombre de raisons", avance Stéphane Akoka, président de l'association.

"On a tracé un cercle autour de la gare Saint-Charles, et l'idée c'est de pouvoir rejoindre ce lieu, ce dispositif, en une vingtaine de minutes maximum à pieds ou par les transports en commun. L'idée, c'est de l'implanter au plus proche des besoins et, effectivement, les arrondissements à proximité de la gare sont visés en priorité", explique-t-il.

L'opposition vent debout

Le groupe d'opposition à la mairie "Une volonté pour Marseille" a quant à lui fait part ce lundi de son désaccord profond avec la municipalité concernant le projet et dénonce un "centre-ville laissé à l'abandon".

"Je pense que les riverains d'un quartier n'ont pas à subir les travers et l'impact que peut causer l'installation de ce type de soins à côté des habitations", juge sur BFM Marseille Provence, Sabine Bernasconi, conseillère municipale (LR) des 1ers et 7e arrondissements.

"Ce serait un très mauvais message envoyé aux consommateurs de drogues dures, parties prenantes du trafic qui gangrène Marseille depuis de trop longues années [...] Nous continuerons ainsi farouchement et en toutes circonstances à nous opposer à l'implantation de ce type de structure dans notre ville", a notamment écrit le groupe d'opposition dans un communiqué.

Fabio Marletta et Sarah Boumghar