Marseille: les ventes d'appartements en hausse en raison de la loi "Airbnb"?

La "loi Airbnb" précipite les ventes de meublés de tourisme à Marseille. Sous la contrainte de la nouvelle réglementation limitant les locations saisonnières à 90 jours par an, applicable dès le mois prochain, de nombreux propriétaires de meublés touristiques à Marseille anticipent en mettant leurs biens en vente.
Un nouvel élan
Un phénomène qui insuffle un nouvel élan au marché immobilier marseillais, comme le constatent de nombreuses agences locales.
"On a l'exemple parfait avec un propriétaire qui a acheté, rénové et meublé pour la location type Airbnb. Qui, étant donné les contraintes législatives et la baisse de rentabilité, a décidé d'abord de le faire basculer dans une location meublée non professionnelle puis dans un second temps, et très récemment, de nous le confier à la vente", explique à BFM Marseille Provence, Jean-Mathieu Gallo, fondateur de l’agence Buddy’s Immobilier, qui voit bondir les demandes depuis deux semaines.
Selon les données de Lycaon Immo, sur 1.500 meublés touristiques à Marseille, déjà 250 propriétaires ont décidé de mettre leur bien en vente. Une dynamique "plus importante que ce qui était prévu", en raison d’une stratégie "d’anticipation", analyse Stéphane Daumillare, l’un des cofondateurs de l'entreprise d'estimation des prix des biens.
"Des propriétaires font leur calcul de rentabilité et, psychologiquement, se sentent moins menacés par une vente immédiate que par une mise en location qui peut être plus hypothétique", ajoute-t-il.
Une tendance variable selon les quartiers
Les répercussions de cette nouvelle législation varient en fonction des secteurs de la ville. Ainsi, 9% des ex-Airbnb sont aujourd’hui en vente dans le 7e arrondissement, 12 % dans le 1er, et jusqu’à 15% dans le 2e arrondissement.
La mairie, elle, ne semble pas surprise par cette vague de mises en vente. "Toutes les villes qui ont pris ce type de mesure ont assez rapidement constaté que cela remettait effectivement sur le marché un certain nombre de logements, soit pour de la location longue durée, soit pour la vente", observe Patrick Amico, adjoint au logement à la ville de Marseille.
Et de conclure: "C’est la conséquence du fait, et la preuve, que les personnes qui avaient ces logements en résidence secondaire étaient uniquement dans des approches économiques et lucratives."
Le conseil municipal doit voter définitivement les mesures de restriction du changement d’usage et la limitation à 90 jours par an de la location du logement principal lors de la séance du 26 avril prochain. L’entrée en vigueur de ce durcissement est prévue dans les semaines qui suivront.