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Marseille: les commerçants du quartier des Noailles exaspérés par les vendeurs à la sauvette

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Depuis des mois, ces commerçants se plaignent de conditions de travail détériorées. Ils réclament des actions de la part des pouvoirs publics.

Les vendeurs à la sauvette exaspèrent dans le quartier des Noailles, à Marseille. Installés le long de la rue Vacon et au croisement de la rue d'Aubagne, ils perturbent le quotidien des commerçants.

"Parfois, je n'ai même pas la possibilité d'ouvrir, explique à BFM Marseille Provence, Isabelle Vermhes, fleuriste, qui se retrouve avec des vendeurs à la sauvette devant sa boutique. Là, il fait très chaud donc il n'y a personne, mais si vous revenez à 18h, on ne peut même pas rentrer."

Cette commerçante estime déjà avoir perdu plus de 60% de son chiffre d'affaires.

"Je suis obligé de leur demander pardon pour passer"

Le primeur d'à côté constate lui une forte baisse de sa clientèle. Une tendance qu'il lie à la présence des vendeurs à la sauvette.

"À partir de 6h30-7h, ils sont installés, raconte Mohamed Ouerghi, primeur. Je suis obligé de leur demander pardon pour passer pour descendre mes palettes. Ce n'est même pas la peine de discuter avec eux, dès que vous leur parlez ils ont la main sur l'Opinel. Je n'exagère pas, c'est vraiment notre vécu et à partir de 13-14h, ça devient la cour des miracles."

La situation serait devenue insoutenable depuis la crise sanitaire.

"C'est obligé"

De leur côté, les vendeurs à la sauvette évoquent une exclusion du marché du travail.

"On n'est pas agressifs, on est gentils, déclare Amine, vendeur de chaussures à la sauvette. On ne peut pas faire de contrats sans papiers. Pour avoir à manger, on achète ici et on revend. On n'a pas envie, mais c'est obligé."

Pour l'heure, les commerçants réclament des actions de la part des pouvoirs publics. La préfecture de police rappelle qu'une brigade spécialisée dans la lutte contre la délinquance et les ventes illégales a été créée en octobre 2021. À note que pour la première fois jeudi, une patrouille de police a fait partir ces vendeurs illégaux.

Ariane Pollaert et Solenne Bertrand